Par ces beaux temps estivaux, Tiznit se veut un passage obligé. Située à une centaine de kilomètres d'Agadir, cette ville connaît déjà un remarquable flux touristique. La tentation des bijoux berbères, d'une nature féerique également, est irrésistible. Reportage. Samedi dernier, à 13 heures sonnantes. La route desservant Agadir et Tiznit connaissait un trafic intense. Parmi les usagers de cette route, on pouvait constater des nationaux, des RME mais aussi des touristes venus de différents horizons d'Europe et d'autres continents. Tout ce beau monde avait hâte de gagner Tiznit, ce joyau du beau Souss. Mais gare à l'excès de vitesse, les barrages routiers se multipliaient. Et puis, il y a ce spectacle féerique qu'offraient les paysages défilant à perte de vue. Une pause s'imposait, immanquablement. Lieu des contrastes par excellence, la région fait côtoyer plaines et montagnes, mer et désert, dunes de sable et terres plates, grottes naturelles et quelques beaux vestiges, traces vivantes de la dynastie almoravide qui a fait de ce bijou de l'Anti-Atlas, un point de rayonnement qui a rejailli, au-delà du sud marocain, sur tout le reste du Royaume. Ce sont là des traces d'une civilisation lointaine qu'un visiteur ne peinera pas à relever une fois arrivé à Tiznit. Nous y sommes. Il est 14H00. Au moment où le soleil d'été dardait ses morsures, le cœur de Tiznit connaissait un mouvement inhabituel. Destination privilégiée : le souk des bijoux berbères. A cette heure-là, les boutiques étaient envahies de visiteurs venus de loin chercher une denrée rare : des objets de décoration fabriqués à base d'argent : bracelets, pendentifs, gourmettes, chaînes, poignards, signets, coupes, couronnes, plateaux, bouilloires, théières… Dans ce beau lieu argenté, quelques échoppes, où l'on pouvait voir des artisans à l'œuvre, venaient élire domicile. A l'autre bout du souk, apparaissaient des voituriers serpentant, en convoi, les steppes verdoyantes de l'Anti-Atlas. Une plaque nous indiquait la direction de cette route: Plage « Aglou ». Chemin faisant, une terre sablonneuse faisait contraste avec des plantes verdoyantes. Au fond, des cimes formaient jalousement une chaîne autour de paysages magiques et majestueux. Ces cimes, qui surplombaient fièrement le désert, devaient offrir une belle vue sur l'Atlantique. A l'arrivée, le visiteur est attiré par des travaux d'aménagement entrepris sur la corniche d'Aglou. Ici, le projet de construction d'unités hôtelières, là de cafet', ailleurs, d'échoppes qui offraient déjà des rafraîchissements. Seule ombre au tableau, la mer était un peu agitée ce jour-là. Ce n'était que partie remise : une fois parti d'Aglou, on ne résiste plus à la tentation d'y revenir. Pas plus qu'à l'appel de Tiznit, une province qui couvre une superficie de l'ordre de 8.200 km, délimitée au nord par la province de Chtouka Aït Baha, au sud par la province de Taroudant et à l'ouest par l'Océan Atlantique. L'Anti-Atlas s'offre dans toute sa majesté, sa splendeur, mais aussi dans tout son attrait historique, sachant bien que cette région du beau sud marocain a su conserver son authenticité. En plus de son patrimoine architectural, il y a cet héritage artistique exemplaire que recèle cette région. La province de Tiznit a vu naître et se développer l'art des rwaïss, une part vivante du mode musical amazigh traditionnel. On pense particulièrement aux raïss Azeroaul, Agguilloul, Amntag… La musique, très rythmée, de ces rwaïss reflète une gaieté et une joie de vivre chevillée corps et âme à la population amazighe, une chaleur humaine exemplaire, le secret d'une nature superbement contrastée, féconde et généreuse. Forte de mille et un atouts, sur le plan aussi bien naturel que civilisationnel, la province et ville de Tiznit, à l'instar d'autres joyaux du beau sud marocain, méritent un intérêt particulier. La nécessité se fait jour de doter cette région d'infrastructures nécessaires à une activité touristique prometteuse.