Les partis politiques marocains, appelés à s'investir davantage dans le dossier du Sahara marocain, prévoient plusieurs initiatives dont plus de présence dans les régions du sud et une offensive à l'international. Les partis politiques marocains ont décidé de s'impliquer davantage dans le dossier du Sahara marocain à travers plusieurs initiatives qui devront être officialisées dans les jours à venir. Les formations politiques, dont une majorité s'estime avoir été écartée de la gestion de ce dossier national, envisagent ainsi d'entreprendre plusieurs démarches à l'intérieur du Maroc, notamment dans les régions du Sud, mais aussi sur le plan international. Ainsi, apprend-on de sources fiables, plusieurs leaders de partis politiques devraient effectuer une tournée en Amérique latine qui engloberait plusieurs pays de cette région où la diplomatie marocaine n'a pas particulièrement brillé par sa présence et son action. Selon nos informations, cette tournée devrait débuter le 17 juillet et s'étendre jusqu'au 28 du même mois. La première étape, retenue pour ce périple, serait le Mexique avant de mettre le cap sur d'autres pays de la même région comme le Brésil, l'Argentine ou encore le Venezuela. Prendront part à cette tournée plusieurs responsables de partis dont MM. Mohamed Elyazghi, Abbès El Fassi, M'Hand Laenser, Mostafa Mansouri (pour le RNI), et Mohamed Boutaleb. Ces leaders de la majorité seront accompagnés par un responsable du PJD, mais aussi de M. Biadillah, ministre de la Santé, en tant que responsable originaire du Sahara marocain. Cette délégation pourrait, selon nos sources, inclure des militants associatifs et des notabilités sahraouis. Le but de cette délégation est de rencontrer les responsables des gouvernements des pays en question pour les mettre au fait de la réalité de la situation dans les régions du Sahara marocain et faire une sorte de rectification, suite à de longues années de propagande du Polisario et de ses soutiens profitant de l'éloignement géographique de cette partie de la planète pour en induire en erreur plusieurs pays. Selon nos sources, cette tournée latino-américaine serait le prélude à d'autres périples du genre programmés dans d'autres continents avec une priorité pour les pays africains et européens. Interrogée sur l'éventualité d'une « mise à l'écart » des autres partis politiques, une source gouvernementale affirme qu'il ne saurait en être question et que tout le monde sera associé d'une manière ou d'une autre, vu que la question du Sahara marocain transcende les appartenances et les clivages. Parallèlement à cette initiative, une Commission permanente sera instituée au niveau du ministère de l'Intérieur et consacrée aux questions des régions du Sud. Cette Commission sera composée, entre autres membres, de 10 parlementaires (cinq par Chambre). Elle assurera le suivi des développements dans le Sahara marocain, mais programme aussi des tournées sur place pour des séries de réunions avec les habitants et la société civile. Cette Commission permanente, une fois qu'en seront désignés les membres, devra d'abord s'atteler à l'élaboration d'un plan de travail à vocation interne. Du côté du Parlement, cette fois, il est question de redynamiser le travail de la Commission du Sahara prévue depuis longtemps, mais qui avait été « mise en veilleuse ». Cette Commission prévoit également d'effectuer des déplacements à l'étranger pour expliquer la position du Maroc. Pour un spécialiste de la question du Sahara marocain, cette volte-face des partis politiques, conjuguée aux efforts officiels, va dans le sens de la préparation des régions du Sahara au passage à une large autonomie dans le cadre du respect de la souveraineté du Maroc et de son intégrité territoriale. D'ailleurs, c'est cette dernière solution qui est brandie par le Maroc face à toutes les tentatives visant à «déterrer» le plan Baker. Ces initiatives arrivent également au moment où Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU, s'apprête à nommer un autre représentant spécial en remplacement d'Alvaro de Soto, démissionnaire. L'action partisane et la diplomatie parlementaire peuvent être d'une grande utilité pour éclairer l'opinion publique internationale quant à la réalité des choses dans la région et notamment après les manifestations, devenues régulières, de Marocains résidant à l'étranger pour demander la libération des séquestrés de Tindouf. Pour rappel, le dernier mandat de la Minurso prendra fin en octobre prochain après une prolongation de six mois, fin avril dernier.