Le massacre il y a dix ans de 8000 musulmans de Srebrenica par les forces serbes a été un "échec colossal, collectif et honteux" de la communauté internationale, a déclaré lundi le Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère, Javier Solana. Les victimes avaient confiance en l'ONU qui avait déclaré l'enclave "zone protégée", gardée par des casques bleus néerlandais. Mais "nous, la communauté internationale, les avons abandonnées", a-t-il dit, soulignant qu'il n'y aura "pas de réconciliation sans justice". Le souvenir de ce "crime monstrueux continuera de nous hanter tous" tant que les responsables de ces massacres, "notamment Ratko Mladic et Radovan Karadzic, demeureront libres", a souligné Javier Solana au moment où la Bosnie commémorait le 10ème anniversaire du pire massacre commis en Europe depuis la deuxième guerre mondiale. Mladic et Karadzic, inculpés par le Tribunal pénal international de La Haye de génocide, sont toujours en fuite. Ce douloureux anniversaire est commémoré en Bosnie par l'inhumation de 610 corps, derniers restes humains en date à avoir été identifiés par des analyses ADN, sur un total de 8.000 victimes massacrées dans l'enclave de Srebrenica du 11 au 18 juillet 1995. Quelque 7.000 sacs contenant des restes humains doivent toujours être analysés et il reste plus de 20 fosses communes à fouiller. Au total, quelque 18.000 corps, pour la plupart de Musulmans, ont été exhumés de nombreuses fosses communes à travers toute la Bosnie. Au cours de ce conflit qui a duré de 1992 à 1995, les forces serbes ont mené une guerre de purification ethnique contre les Musulmans, tuant des dizaines de milliers d'adultes et d'adolescents.