Au moment où le taux directeur reste inchangé Le conseil de Bank-Al Maghrib a tenu sa première session de l'année 2021 mardi. Malgré les incertitudes qui planent toujours à l'horizon international et national compte tenu de la propagation des nouveaux variants du virus, les premières projections économiques émises lors de cette session s'avèrent plus ou moins favorables. Elles restent animées par le regain d'optimisme suscité par deux facteurs distincts en l'occurrence le bon déroulement de la campagne de vaccination ainsi que les conditions climatiques favorables qui accompagnent l'actuelle campagne agricole. Cet exercice périodique de la banque centrale livre un panorama de lectures, de décisions et de prévisions au titre de l'exercice actuel. «Le Conseil s'est enquis également des bilans d'étape des différentes mesures mises en place depuis le début de la pandémie pour favoriser le financement de l'économie et atténuer l'impact de la crise sur les ménages et sur les entreprises. Sur la base de l'ensemble de ces évaluations, le conseil a estimé que l'orientation de la politique monétaire reste largement accommodante, assurant des conditions de financement adéquates. Il a jugé en particulier que le niveau actuel du taux directeur demeure approprié et a décidé ainsi de le maintenir inchangé à 1,5%», relève-t-on de Bank Al-Maghrib. Pour ce qui est de l'inflation, le conseil juge qu'elle est restée faible en 2020. «Avec la reprise de l'activité et l'augmentation des cours internationaux du pétrole et de certains produits alimentaires, elle devrait s'inscrire en hausse tout en demeurant à un niveau modéré, passant de 0,7% en 2020 à 0,9% en 2021 puis à 1,2% en 2022», apprend-on. Et d'ajouter que «sa composante fondamentale connaîtrait une évolution similaire, s'établissant à 1,2% en 2021 après un taux de 0,5% en 2020, puis s'accélérant à 1,5% en 2022». Pour ce qui est de la croissance économique, Bank Al-Maghrib révèle lors de son conseil une contraction de 7% en 2020 reflétant des replis de 8,1% de la valeur ajoutée agricole et de 6,7% de celle des activités non agricoles. En 2021, la courbe économique du Maroc devrait se redresser pour marquer une croissance de 5,3%. Ainsi, la valeur ajoutée du secteur agricole devrait rebondir sur la même année à 17,6% et ce sous l'hypothèse d'une production céréalière estimée autour de 95 millions de quintaux. La valeur ajoutée des activités non agricoles devrait pour sa part progresser en 2021 de 3,5%. En 2022, la croissance économique nationale devrait se consolider à 3,2%, recouvrant une accélération pour sa composante non agricole à 3,8% et une baisse de 2% de la valeur ajoutée agricole, sous l'hypothèse d'un retour à une production céréalière moyenne de 75 millions de quintaux. Pour ce qui est des comptes extérieurs, les prévisions tablent sur un creusement du déficit courant à 4,5% du PIB avant de revenir à 3% en 2022. Se référant à Bank Al-Maghrib, les importations s'accroîtraient à un rythme soutenu, en relation essentiellement avec les hausses prévues de la facture énergétique et des achats de biens de consommation, alors que le redressement des exportations serait favorisé notamment par l'augmentation annoncée des capacités de production de la construction automobile. Pour leur part, les recettes de voyage connaitraient une progression modérée tout en restant bien en deçà des niveaux d'avant crise, s'établissant à 38,1 milliards de dirhams cette année et à 68,2 milliards en 2022. La banque centrale prévoit également des transferts des MRE autour de 71,9 milliards de dirhams en 2021 et de 73,4 milliards en 2022. S'agissant des finances publiques, la consolidation budgétaire devrait reprendre graduellement. Ainsi, le déficit hors privatisation s'atténuerait à 7,2% du PIB en 2021 puis à 6,7% du PIB en 2022. De ce fait, le taux d'endettement du Trésor continuerait d'augmenter, passant de 77,4% du PIB en 2020, à 79% en 2021 puis à 81,3% en 2022.