Le jeune marocain qui a été criblé de balles le week-end dernier par la police locale de Logrono, dans le nord de l'Espagne, a été entendu lundi par la police judiciaire sur cet incident, à l'unité de soins intensifs de l'hôpital San Millan, a-t-on appris mardi de source autorisée. Le ressortissant marocain, désigné par ses initiales A.P, 27 ans, a été admis à l'unité de soins intensifs de l'hôpital San Millan de Logrono après avoir été touché par une dizaine de balles lors d'une altercation avec la police locale vendredi soir. A.P., qui réside légalement en Espagne et sans aucun antécédent judiciaire, a été entendu pendant une heure et demie par la police judiciaire. Il est accusé d'"attentat contre l'autorité et perturbation de l'ordre public". Les agents de la police locale, protagonistes de cet incident, qualifié par certaines sources de "séquence digne des films Hollywoodiens", ont été entendus pendant le week-end par la police judiciaire qui tente d'élucider les circonstances de cette fusillade. Les faits remontent à vendredi soir, lorsque la police locale a reçu un appel téléphonique l'avertissant d'une violente dispute à propos du loyer entre le jeune homme et la propriétaire de l'appartement où il vivait. Selon la police, le jeune homme était en train de détruire le mobilier de l'appartement quand des agents sont arrivés sur place. Il les a alors menacés avec un couteau et une bonbonne de gaz, ce qui les a amenés à demander des renforts, toujours selon la police. Deux agents ont alors pénétré dans l'appartement et tiré sur le jeune homme qui menaçait d'une fenêtre d'autres policiers avec une bonbonne de gaz et deux couteaux. Même atteint par balle, le jeune marocain s'est ressaisi et a engagé un corps à corps avec les deux policiers, avant que les trois hommes ne tombent dans les escaliers de l'immeuble où l'un des agents a perdu son arme que le jeune homme a récupérée. Aussitôt sorti dans la rue, l'arme en main, le ressortissant marocain a essuyé une rafale de balles tirées par les agents de la police venus en renfort. La police scientifique, chargée d'enquêter sur cet incident, a récupéré une vingtaine de cartouches sur les lieux où s'est déroulée la fusillade.