La plateforme Maroc rayonne à l'international Le secteur de l'outsourcing trace des perspectives ambitieuses à court terme. La Fédération marocaine de l'externalisation (FMES), cooptée récemment par la CGEM en tant que fédération statuaire, dévoile le plan d'action du secteur pour le cap 2021-2023. «Le Maroc a une carte énorme à jouer pour réussir encore plus son insertion dans cette nouvelle économie du savoir et sur laquelle on a déjà une place prépondérante au niveau européen et qu'on pourrait faire au niveau mondial de plus en plus avec ces multinationales qui nous font de plus en plus confiance», fait savoir Youssef Chraibi, président de la FMES et président du Groupe Outsourcia. Une autoroute d'opportunités Avec un chiffre d'affaires de 14 milliards de dirhams et 120.000 emplois en 2019, l'outsourcing reste l'un des principaux générateurs d'emploi au Maroc. Le secteur a réussi à maintenir cette cadence en 2020 et ce en dépit des difficultés rencontrées sur l'année suite à la crise sanitaire. On note ainsi la création de plus de 10.000 postes démontrant ainsi sa résilience en cette conjoncture pandémique. Interrogé par ALM sur les éventuels nouveaux métiers que le secteur pourrait cibler à l'avenir, Youssef Chraibi évoque une «autoroute d'opportunités». «Il n'y a pas de limite dans nos métiers. Avec le télétravail, les entreprises ont continué de travailler de façon très performante ces derniers mois alors qu'elles avaient des effectifs très réduits dans le site. Et à partir du moment qu'une très grande partie des missions est réalisable en télétravail, elles peuvent être très bien réalisées aussi bien au Maroc qu'en offshore. C'est pour cela qu'il y a réellement une autoroute en termes d'opportunités. C'est illimité en termes des fonctions qui peuvent être adressées». FMES : Le plan d'action 2021-2023 La crise a constitué une opportunité pour mettre en avant les compétences marocaines en termes d'outsourcing par rapport à de grandes plateformes telles que les Philippines et l'Inde. La résilience du Maroc offre en effet d'énormes opportunités aussi bien en termes de langues que d'activités. Grâce à l'accélération que cette crise a permise, notamment avec la possibilité du télétravail, certaines sous-régions ont été propulsées alors qu'elles étaient sous-exploitées auparavant. C'est autour de ces opportunités que la FMES a bâti sa feuille de route. La première priorité relevée est la promotion des métiers d'outsourcing. «On voit qu'avec notre forte croissance on a des besoins grandissants et de plus en plus techniques, notamment le besoin de formation et d'adaptabilité à ce secteur innovant et en pleine mutation», explique Olivier Blanchard, président de la Commission technique, juridique et sécurité et directeur général de Sitel Africa. Du fait que le Maroc est une plateforme connue à l'échelle mondiale, il est également prioritaire de faire évoluer et suivre toute la législation internationale. «Tout l'environnement qu'on va proposer à nos clients doit répondre aux standards internationaux», relève-t-on de M. Blanchard. Il est également question de participer aux côtés de la CGEM et du ministère de tutelle au comité de veille et aux contrats programmes pour développer davantage cette activité. Comptant 23 membres, la FMES a pour mission de fédérer l'ensemble des acteurs du métier. La Fédération œuvre par ailleurs à donner au secteur la représentativité qu'il mérite ainsi que d'accompagner les pouvoirs publics dans la mise en place des moyens nécessaires à son développement.