Secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse, Mohamed El Gahs revient sur les faits marquants du 7ème congrès de l'USFP et donne sa vision sur l'avenir du parti. Entretien. ALM : Du déroulement du 7ème congrès de l'USFP, quelles sont vos conclusions et quelle en a été la particularité à votre avis ? Mohamed El Gahs : Je pense que la chose la plus marquante est la forte présence qu'a connue le congrès de cette année. Que ce soient pour les représentants des organisations locales et régionales du parti, de la jeunesse ou des femmes. Nous avons également assisté à un énorme désir de renouveau la part de tous les congressistes et des militants de tous les âges, de toutes les régions et tous les milieux sociaux. Nous nous sommes en quelque sorte replongés dans l'idéal que nous nourrissons tous, mais avec tous les questionnements sur les mesures d'adaptation aux nouvelles donnes. Ce congrès a également été marqué par la présence des grandes questions nationales. Que ce soit lors de débats officiels ou dans les coulisses, les questions portant sur la démocratie au Maroc, la mondialisation et l'intégrité territoriale ont, entre autres, fait l'objet de larges concertations. Une occasion pour nous de renforcer les liens de l'union nationale face aux enjeux et menaces qui nous guettent. Des propositions ont été formulées dans ce sens. Ceci, en plus du déroulement normal du congrès et l'élection du Conseil national. Ce congrès intervient à un moment où le socialisme de manière générale cède devant une écrasante mondialisation. L'USFP, pense-t-elle à s'ouvrir pour s'adapter à cette donne ? C'est de modernisation, au sens large du terme, qu'il a surtout été question dans ce congrès. La mondialisation que nous vivons a commencé par l'idéologie, celle du libéralisme débridé qui fait qu'aujourd'hui, nous faisons face à un pana-capitalisme qui écrase tout sur son passage. A commencer par les Etats-nations qui se retrouvent affaiblis et où les décisions économiques, et leurs conséquences, prises par des puissances financières échappent à tout contrôle démocratique. Le Maroc, en tant que jeune démocratie, en souffre également. Nous, en tant que socialistes, nous n'avons plus à accepter ou à refuser cette mondialisation, qui est un fait, mais il faut nous adapter de façon à mieux l'accompagner. Accompagner ce n'est pas subir, mais faire en sorte que cette mondialisation ne se fasse pas au détriment de l'Homme. Et là encore, une réflexion sérieuse, avec des propositions et des actions concrètes, est entamée. Le congrès a été l'occasion pour le PSD d'annoncer officiellement son union avec l'USFP. Que peuvent gagner l'USFP et la Gauche de ce ralliement ? Le PSD est un parti enraciné dans le champ politique national, qui dispose d'une culture en la matière et qui avait fait des choix différents de ceux de l'USFP avant que la sagesse et l'intelligence ne le mènent à se rapprocher du parti pour, ensuite, changer d'orientation et choisir la voie du socialisme et de la démocratie. L'intérêt et la place du PSD se trouvent au sein de l'USFP. Cette union est à mon sens une évolution logique. Et notre souhait est de voir d'autres partis, de la même famille, agir de même. Ce type de rapprochement profitera à la gauche, renforcera la social-démocratie, participera à mieux communiquer ses références et valeurs culturelles et politiques auprès des citoyens qui se reconnaissent dans une force politique de cette nature. L'ouverture du congrès a vu la participation d'un bon nombre de membres du PJD. Quel enseignement devrait-on tirer d'un tel geste ? L'USFP a pris pour tradition d'inviter les partis qui sont présents dans la vie politique. J'entends par là tous les partis, de droite ou de gauche, qui constituent pour nous des partenaires dans l'action politique, notamment parlementaire, et qui sont reconnus par la démocratie, la loi et par une partie des Marocains. Ces partis peuvent être aussi bien nos adversaires que nos alliés, ou encore neutres à notre égard. Une telle démarche est faite pour entretenir des relations, quelle qu'en soit la nature. Mais il reste à chacun d'apprécier la portée de ce geste. Le congrès aura-t-il été une occasion pour l'USFP d'entamer les préparatifs pour les élections de 2007 ? Et dans quelle mesure? Par ce congrès, nous voulions surtout préparer l'avenir, abstraction faite des enjeux électoraux. Mais ces derniers étant partie intégrante de l'action politique, ainsi que de l'avenir du pays nous étions forcés de réfléchir aux prochaines élections, aux arguments à construire et aux éventuelles alliances à créer dans leur perspective. Mais dire que le congrès a été uniquement dédié aux élections est réducteur. Ce congrès est pour nous l'occasion de réfléchir à l'avenir, d'abord en affirmant la nécessité d'une telle démarche, ensuite en ajoutant des pistes à celles déjà lancées lors du 6ème congrès. Le renouveau est en cela une identité partagée par tous. Ceci, en inventant le possible et en oeuvrant à changer la vie des citoyens, en apportant plus d'égalité, plus de bonheur. Notre raison d'être, c'est d'y croire, de fournir des idées, mettre en œuvre des actions et de rêver à un avenir meilleur. N'en déplaise aux nihilistes et aux fanatiques de tout bord.