Dès ce mois de juin, et deux fois par an, l'Etat imposera un contrôle de ses fonctionnaires et agents via des attestations collectives de présence effective. Le principe retenu est simple : pas de salaire pour services non rendus ! Le gouvernement Jettou est décidé à sévir contre les fonctionnaires fantômes et les absences injustifiées. Une récente circulaire du Premier ministre a été adressée aux membres de son équipe et dans laquelle sont détaillés les modes d'une nouvelle procédure pour le contrôle de la présence, réelle et effective, des fonctionnaires à leurs postes. Ainsi, dès mai dernier, les services centraux et régionaux de chaque département sont tenus d'élaborer une attestation collective des fonctionnaires et agents présents physiquement à leurs postes. Ces listes, avalisées par les chefs des services régionaux (pour les services décentralisés) et les DRH (pour les administrations centrales) doivent être soumises à la Paierie principale du Royaume (PPR) sous format électronique. Cette démarche sera suivie, indique le ministre de la Modernisation des secteurs publics à ALM, deux fois par an, en juin et décembre. M. Boussaïd ajoute qu'elle pourra, par la suite, être étendue sur toute l'année dans le souci de mettre fin à un phénomène qui non seulement entrave les efforts du gouvernement pour une administration publique efficace, mais ternit également l'image de cette dernière. La finalité de cette nouvelle procédure d'attestations collectives est de parvenir à l'élaboration d'un Registre central des fonctionnaires et agents de l'Etat, autre projet envisagé par le MMSP. Dans l'immédiat, l'Etat frappera à la poche… Une fois reçues les attestations collectives, les fonctionnaires dont les noms n'y sont pas mentionnés recevront leurs salaires via des mandats individuels pour une période de trois mois. Lors de ces mêmes trois mois, la PPR entrera de nouveau en contact avec les responsables des administrations concernées pour s'enquérir des raisons les ayant poussés à «zapper» tel ou tel fonctionnaire et les mesures prises à leur rencontre, le cas échéant. Passé un délai de trois mois, le fonctionnaire dont l'absence se sera avérée injustifiée, et donc illégale, sera privé de salaire. Dans le texte de sa circulaire, le Premier ministre ne mâche pas ses mots pour parler du « laxisme » de certaines administrations les appelant, par la même occasion, au respect des lois et textes encadrant la fonction publique. M. Jettou évoque notamment l'obligation d'observer, et appliquer, les dispositions de la circulaire du ministre de la Modernisation des secteurs publics (datée du 19 mai 2003) demandant à réactiver l'article 75-bis du statut de base de la fonction publique. Toutefois, et pour éviter tout dérapage pouvant ternir le déroulement de cette nouvelle procédure, une commission quadripartite sera mise en place pour trancher tout litige au moment où les responsables de chaque administration ont été appelés à la plus grande précision lors de l'élaboration des attestations collectives. Cette même commission, stipule la circulaire de M. Jettou, aura la charge d'assurer le suivi et l'évaluation de toute l'opération. En relation avec ce sujet, le Conseil de gouvernement qui se tient ce jeudi devra examiner un projet de décret portant modification de l'heure légale. Un autre décret, examiné lors de la même réunion, est consacré aux jours et horaires du travail dans les administrations de l'Etat et les collectivités locales. Le gouvernement, à en croire M. Boussaïd, étudie également les modalités du pointage pour les fonctionnaires de l'Etat. Pour le moment, aucune piste n'est privilégiée, le gouvernement étant plutôt occupé à chercher une plus grande souplesse et une meilleure gestion du temps de travail, confie M. Boussaïd.