Il n'est pire acte que celui par lequel on détruit sa propre chair. L'inceste en est un. Naïma l'a subi. La gravissime affaire qui a été débattue au cours de la semaine écoulée par la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Kénitra est une dramatique histoire d'inceste qui avait bouleversé les habitants de la ville au moment des faits qui remontent au mois de juin dernier. Même Freud, l'éminent fondateur de la psychanalyse qui a décortiqué le mécanisme de la libido n'aurait vu que du vent quant à certains comportements sexuels. Il s'agit des pères incestueux qui abusent sexuellement de la chair de leur chair. Que se trame-t-il dans leur maudite tête pour se transformer en monstres hideux capables de toutes les horreurs. En fait, il n'est pire acte que celui par lequel on détruit sa propre graine. L'homme qui s'était présenté au cours de la dernière semaine du mois d'octobre devant la justice est accusé d'inceste sur la personne de sa propre fille âgée de vingt ans. On saura au cours du procès que la plainte n'a pas été déposée à cause d'un seul acte pervers, la pauvre fille se faisait violenter depuis l'âge de 13 ans. Naima subissait des actes sexuels depuis son bas âge sans jamais briser le silence et révéler sa profonde haine. Elle en avait parlé à sa mère, et comme dans la plupart des cas, la mère refuse d'écouter la fille « Hchouma » ! Et, si la fillette appartient à une famille pauvre, la situation est beaucoup plus complexe. Il est strictement interdit d'évoquer une telle accusation. Le père incestueux avait acheté des pilules contre la grossesse qu'il faisait avaler de force à sa fille. La première année passe et rien n'a changé, Naïma subissait et le père jouissait. La deuxième, la troisième, la quatrième, la cinquième, la sixième et finalement au bout de la septième année la mère commence enfin à se douter du comportement étrange du mari à l'égard de sa fille. Les plaintes de la fille auprès de sa mère commencent à l'intriguer au moment où un jeune homme s'était présenté chez eux pour demander leur fille en mariage. Rien à faire, le père refuse catégoriquement de marier sa fille. En terme clair, elle était devenue sa seconde épouse. D'autres individus s'étaient présentés pour la même raison et à chaque fois c'est la même réponse : Naïma doit absolument rester auprès de sa mère pour l'aider. Comment a-t-il été dénoncé ? Au mois de juillet dernier, un jour d'été où le soleil était éclatant, le père avait demandé à son épouse d'aller faire quelques courses au marché central en plein centre-ville. Avant de partir, elle se doutait bien de sa mauvaise intention. Au lieu de prendre le chemin du marché, elle s'était dirigée directement à la gendarmerie qui n'a pas perdu de temps pour l'accompagner chez elle. En arrivant à la maison, qu'elle fut leur surprise en trouvant le père en plein acte sexuel abusant de Naïma qui fond en larmes devant les gendarmes. Dix ans de prison ferme pour le père incestueux.