Pour sa première sortie publique depuis sa création il y a plus de deux ans, la Haute autorité de la communication audiovisuelle a fait sensation. Elle a saisi l'occasion pour communiquer sur sa mission, ses réalisations et ses projets d'avenir. La salle du Corps diplomatique de l'Hôtel Tour Hassan de Rabat était archi-comble cette fin d'après-midi du mardi 31 mai. L'événement était de taille et valait le déplacement à plus d'un titre. Il s'agissait de la sortie, la toute première du genre, de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA). Une sortie, sous forme de conférence de presse, qui s'est voulue un moyen aussi bien de faire connaître l'instance, créée il y a un peu plus d'une année, que de faire le bilan de ses activités ainsi que de présenter ses projets à venir. Pour ce faire, les responsables de la HACA, à leur tête son DG Ahmed Ghazali, et les membres de Conseil supérieur de la communication audiovisuelle, étaient au grand complet. L'originalité était de mise lors de cette conférence de presse puisqu'à la succession traditionnelle, et donc longue, des différents responsables, la HACA a opté pour une projection d'un « spot » qui présente aussi bien la HACA que les hommes et femmes qui veillent à son fonctionnement. Le fait le plus saillant reste cependant la présentation faite par M. Ghazali des chantiers menés jusque-là par cette instance ainsi que son programme d'actions à venir. Il ressort du premier volet que, valeur aujourd'hui, la HACA a reçu 63 demandes de création de stations radio et de chaînes de télévision. Quelque 56 demandes portent sur la création de stations radio et 7 de télévision. Concernant ce dernier point, deux demandes ont été déposées pour la création de chaînes nationales (une généraliste et une thématique), deux régionales et trois satellitaires, dont deux généralistes. Pour la radio, neuf demandes portent sur la création de stations nationales, 42 régionales et cinq locales s'alignent pour l'octroi d'une fréquence. Parmi elles, 12 sont généralistes et 44 sont thématiques. «La plupart des demandes portent sur des chaînes de divertissements, essentiellement musicales », a expliqué M. Ghazali. Un choix qui n'est pas sans faciliter la tâche de la HACA, des chaînes généralistes ou, pis, d'information étant plus difficiles à gérer. Autre remarque, celle que « la majorité des demandes se concentrent sur les grandes villes, notamment Casablanca, qui attire près de la moitié des projets, et Rabat », le reste étant éparpillé essentiellement dans l'axe Tanger-Marrakech. Une concentration et des orientations qui impliquent « logiquement, via des appels à la concurrence, une mise en compétition des projets ». La logique étant de donner à écouter ou à voir au public marocain, arbitre final, et de laisser la loi du marché trancher entre produits valables et non-valables, cette décision paraît quelque peu réductrice du potentiel de créations de chaînes. Dans tous les cas, il faudra encore attendre l'examen de viabilité des projets soumis. L'octroi de licences aux projets jugés bons sera effectué par la suite. En attendant, la HACA procédera à la régularisation des chaînes télé et radio déjà existantes. Ceci, dans le cadre d'une première génération de licences et selon un calendrier d'ores et déjà fixé. L'instance a ainsi fixé le 2 août prochain comme dernier délai pour la régularisation de la situation de Radio Sawa, Midi1 et la radio de la Foire internationale de Casablanca (FIC) ainsi que celle de 2M, à travers la société Soread. Pour la régularisation de la fraîchement rebaptisée Société nationale de radio-télévision, la HACA a fixé la date du 2 février 2006. M. Ghazali s'est d'ailleurs longuement arrêté sur le rôle que le « pôle public » est amené à jouer, puisque de « sa bonne santé et son bon fonctionnement dépendra l'avenir de tout le secteur ». Reste à voir, passée cette première phase, comment, et avec quels moyens, la Haca s'acquittera de la dure tâche de réguler un espace audiovisuel dont l'ouverture, tant de fois annoncée, tarde toujours à voir le jour.