Un emprunt de 3 milliards en trois tranches d'une maturité respectivement de 7, 12 et 30 ans «Cette émission a permis de renouer le contact avec les investisseurs américains, diversifier nos sources de financement et établir de nouvelles références sur la courbe du crédit du Maroc». Le Royaume renoue avec le billet vert. En moins de deux mois, le Maroc signe une deuxième sortie internationale sur le marché obligataire. Dans le détail, le Royaume vient d'émettre, mardi 8 décembre, un emprunt obligataire sur le marché financier international d'un montant global de 3 milliards de dollars. Concrètement, les fonds ont été levés en trois tranches. «La 1ère tranche d'une maturité de 7 ans, portant sur un montant de 750 millions de dollars, a été émise à un spread de 175 pb et un prix de 99,763% offrant ainsi un taux de rendement de 2,412% et servant un coupon de 2,375%», apprend-on du ministère des finances ajoutant que la 2ème tranche d'une maturité de 12 ans, portant sur un montant de 1 milliard de dollars, a été émise à un spread de 200 pb et un prix de 99,570% offrant ainsi un taux de rendement de 3,043% et servant un coupon de 3%. Enfin, la même source précise que «la 3ème tranche d'une maturité de 30 ans, portant sur un montant de 1,25 milliard de dollars, a été émise à un spread de 261 pb et portant sur un prix de 100%, offrant ainsi un taux de rendement de 4% et servant un coupon de 4%». Selon les responsables, cette émission, qui a marqué le retour du Maroc sur le compartiment du dollar après une absence de 7 ans, a connu un franc succès auprès d'investisseurs internationaux dont 478 ont été servis. «Le livre d'ordre a dépassé les 13 milliards de dollars et l'émission a ainsi été sursouscrite à plus de 4 fois. Cette émission a permis de renouer le contact avec les investisseurs américains, diversifier nos sources de financement et établir de nouvelles références sur la courbe du crédit du Maroc», avance le ministère expliquant que cette émission qui a été placée auprès des investisseurs de qualité, notamment les gestionnaires de fonds, les compagnies d'assurance et les fonds de pension, a reçu un accueil favorable traduit par une large distribution géographique, notamment les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Europe, l'Asie et le Moyen-Orient. Il faut préciser que cette émission fait suite à un NetRoadshow mené par Mohamed Benchaâboun, ministre de l'économie, des finances et de la réforme de l'administration, et les équipes de la Direction du Trésor et des finances extérieures auprès de la communauté des investisseurs internationaux. «Via ce NetRoadshow, ont été mises en exergue la stabilité politique dont jouit le Royaume et la résilience de son cadre macroéconomique ainsi que la portée des réformes menées sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi mettant le Maroc sur le sentier du développement pérenne et de construction d'un Etat de droit, démocratique, moderne et ouvert sur le monde», disent les responsables du ministère. Et de conclure que «ce NetRoadshow a également constitué l'occasion de faire part aux investisseurs des mesures économiques et sociales prises par notre pays pour limiter l'impact des effets de la crise sanitaire et impulser la relance de l'économie marocaine». Fitch Fin octobre dernier, l'agence internationale de notation Fitch avait dégradé la note du Maroc qui est passée de BBB- à BB+. Le pays avait ainsi perdu son «Investment grade». Les analystes de Fitch avaient expliqué cette révision à la baisse par «le grave impact de la pandémie de coronavirus sur l'économie marocaine, ainsi que sur les finances publiques et extérieures». Aussi, Fitch a basé sa décision concernant la notation du pays sur respectivement «la baisse des recettes budgétaires et la contraction du PIB (produit intérieur brut) conjuguées à une augmentation mécanique de la dette publique sans oublier l'impact sur le compte courant» en raison de la baisse des recettes en devises. Cela dit, la dernière sortie du Maroc sur le marché international a permis au pays de limiter les dégâts. Le Royaume a démontré qu'il gardait malgré tout la confiance des investisseurs. Les taux d'intérêt appliqués sont plus importants en comparaison aux deux dernières sorties mais le contexte est différent sachant que la hausse d'intérêt n'a pas été vertigineuse.