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Bonnes feuilles : L'élite politique mise à l'écart dès l'indépendance (9)
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 05 - 2005

Le dernier ouvrage d'Abdelatif Jebrou, journaliste et écrivain marocain, est intitulé "Discussion avec El Boukhari au sujet de son témoignage sur les années de plomb". Ce livre est le premier d'une série d'autres écrits que Jebrou compte produire sur "le Maroc du XXème siècle".
Le prince héritier œuvrait à la chute du gouvernement dès le mois d'octobre 1959, c'est-à-dire avant même l'écoulement d'une année de sa formation. C'est ce que chacun peut vérifier s'il relit les articles de l'hebdomadaire "Les Phares" publié par Ahmed Réda Guedira et qui a déclenché une campagne agressive et régulière contre Mehdi Ben Barka, Abderrahim Bouabid et Abdellah Ibrahim.
Au même moment, le Roi Mohammed V envoyait d'autres messages qui prouvaient que ses relations avec Abdellah Ibrahim et Abderrahim Bouabid étaient cordiales.
Finalement, le Roi a convoqué le Premier ministre, Abdellah Ibrahim, le vendredi 20 mai 1960, et l'a remercié du travail qu'il a accompli à la tête du gouvernement et l'a informé de la fin de ses fonctions à ce poste. Cela s'est passé une dizaine de jours environ avant la tenue des premières élections communales prévues le dimanche 29 mai 1960.
Ces élections ont effectivement eu lieu à la date prévue. Mais avant la tenue de ces consultations, c'est-à-dire avant l'annonce des résultats et partant avant de connaître la représentativité des partis marocains, un nouveau gouvernement a été formé, sous la présidence du Roi et c'est le prince héritier qui a assuré la fonction de vice-Premier ministre!
Abderrahim Bouabid a été invité à rester dans le paysage gouvernemental que le Roi l'a reçu en audience le lundi 23 mai 1960. C'était leur dernière rencontre que Dieu ait leur âme, puisque le Souverain est mort neuf mois plus tard. Pendant cette rencontre, le Roi a proposé à Abderrahim Bouabid de prendre en charge le ministère des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement. Mais Si Abderrahim a décliné l'offre, affirmant au Souverain que le temps est venu de responsabiliser d'autres personnes.
Tous ces faits parvenaient, dans les moindres détails, au martyr Mehdi Ben Barka dans sa résidence, en exil à Paris, avant qu'il ne se dirige vers Genève. C'est pour cette raison qu'il a considéré, que Dieu ait son âme, dans une interview, ce qui s'est passé au Maroc en mai 1960 comme "un coup d'Etat du Palais".
Dans le cadre du feuilleton qui a débuté en mai 1960, la direction de la sûreté a connu une mutation qui a conduit le colonel Oufkir à la place de Mohamed Laghzaoui. Il est apparu, dès le départ, que l'ère d'Oufkir à la tête de la direction de la sûreté s'inscrira dans la droite ligne de l'application de la directive qui disait: "Un gouvernement dur est une nécessité conjoncturelle".
Quelle est la différence entre Mohamed Laghzaoui et le colonel Oufir? Ahmed Boukhari présente dans son témoignage suffisamment d'indices qui donnent au lecteur une image réelle du passage de l'ère de Mohamed Laghzaoui à celle du Colonel Oufkir.
Mohamed Laghzaoui était l'un des plus fidèles hommes du Roi Mohammed V. Leur relation remonte à l'époque où ils étaient tous les deux, dans leur tendre jeunesse, à Fès. Le prince Sidi Mohamed Ben Youssef ne savait pas qu'il s'installerait sur le trône avant l'âge de la majorité. Partant de cela, nous pouvons aisément imaginer la nature des relations qui existaient entre le Roi et l'un des plus fidèles hommes nationalistes qui jouissaient de la confiance royale. Ce qui a poussé le général Juin en décembre 1950 à prendre la décision de renvoyer Mohamed Laghzaoui d'une des séances plénières du Conseil consultatif du gouvernement. En fait, la décision de renvoyer Laghzaoui et le reste des membres du groupe nationaliste du conseil était un message envoyé au Roi ; le début de la crise politique qui donnera lieu au complot d'août 1953.
Quand le Roi est rentré de son exil et après que le Maroc a récupéré son indépendance en mars 1956, une direction nationale de la sûreté a été créée en mai de la même année. Et c'est Mohamed Laghzaoui qui en fut responsable, non seulement parce qu'il était l'un des nationalistes qui aidaient financièrement le parti, avant et après l'indépendance, mais compte tenu des relations spéciales qui le liaient au Roi du pays, Mohammed V, que Dieu ait son âme.
Le mandat de Laghzaoui à la tête de la direction de la sûreté s'est achevé en juillet 1960. En d'autres termes, il a duré pendant les quatre premières années de l'indépendance. Cette fin pouvait paraître comme une simple décision administrative. Toutefois, ce qui s'est passé en juillet 1960, concernant la direction de la sûreté nationale, doit être examiné sous un angle particulier pour réaliser que ce nationaliste, très proche de Mohammed V a été écarté, puis remplacé par un homme qui n'avait aucun lien avec le nationalisme et n'a joué aucun rôle dans la lutte pour la libération nationale. Il s'agit d'un collaborateur du général Guillaume qui a supervisé la phase d'exécution du complot contre le trône.
Il est vrai que Laghzaoui a choisi, après l'indépendance, d'être très proche du palais, même s'il tenait à assister aux séances du Conseil national du parti de l'Istiqlal, surtout au moment de la crise qui a fait rage au sein du parti au cours de l'été 1958. Il voulait être au courant de ce qui se disait au sujet des relations tendues entre le parti et l'institution monarchique. Ce qui a poussé Mehdi Ben Barka à proposer aux membres du Conseil de dispenser le directeur de la sûreté d'assister aux réunions, compte tenu fait que les ennemis du parti de l'Istiqlal considéraient que la présence de Laghzaoui au sein du Conseil national du parti était une preuve que l'Isqtilal voulait instaurer au Maroc un régime de pari unique.
Il y a un événement impossible à négliger pour comprendre la différence qu'il y a entre la présence de Laghzaoui en tant que nationaliste à la tête de la direction de la Sûreté nationale et l'arrivée d'un autre individu à la tête de cette direction, en l'occurrence le colonel Oufkir. Dès que ce dernier a pris en charge ses nouvelles fonctions, il demanda au commissaire Rachid Skirej, le responsable des Renseignements généraux à la direction générale, de lui apporter deux dossiers. Le premier concernait les rapports rédigés sur Mehdi Ben Barka, qui se trouvait à l'époque en exil à Paris. Quant au deuxième dossier, il comportait tous les rapports que les services de renseignements de la direction de la sûreté nationale élaboraient sur… Mohamed Oufkir.
C'est ainsi que le colonel apprit que la Sûreté nationale rédigeait des rapports à son sujet, avant qu'il n'atterrisse à la tête de sa direction. Cela veut dire qu'Oufkir a pris en charge un poste dangereux, afin de dévier l'Etat indépendant et libre de son chemin. Il est sûr, depuis cet instant, que la Sûreté nationale s'est convertie en une institution hostile aux nationalistes. Mohamed Laghzaoui, malgré tout ce qui s'est dit à son sujet, était un nationaliste. A partir de cela, il faut comprendre que les propos d'Ahmed Boukhari dans son témoignage sur Mohamed Laghzaoui trahissent l'éducation, en fait, hostile aux nationalistes, inculquée aux agents des services secrets dès l'arrivée d'Oufkir et compagnie à la tête de la Sûreté nationale.
• Traduit par
Abdelmohsin El Hassouni


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