Attractivité des investissements, installation de leaders mondiaux, processus de décarbonisation… Plus d'un engagement, le développement durable est devenu une réalité sur le terrain au Maroc. Le Royaume ambitionne aujourd'hui de devenir l'un des pays précurseurs en matière de développement durable et de l'économie verte. Au cours des deux dernières décennies, le Maroc n'a pas hésité à sortir le chéquier pour investir massivement dans les énergies renouvelables au point de devenir aujourd'hui l'un des leaders sur la planète. Le pays pourrait bientôt monter à 50% des énergies issues de sources propres dans son mix énergétique. Et puisque l'énergie est considérée comme le nerf de la guerre dans toute stratégie économique, le Maroc entend bien capitaliser sur ses acquis au cours des dernières années pour se positionner dans les marchés naissant de l'économie verte ou propre. Un positionnement qui passe notamment par un processus de décarbonisation de son industrie. Un processus qui figure d'ailleurs en tête des priorités industrielle pour les trois prochaines années. Alors que la mobilité est au cœur des préoccupations écologiques, les investissements récents au Royaume tendent à donner plus de place notamment au développement des moyens amis de l'environnement comme les voitures électriques. Dans ce sens, la région de Tanger devient l'un des territoires les plus en vue en matière de développement écologique. La ville du détroit doit ainsi abriter la Cité Mohammed VI Tanger Tech, une cité industrielle moderne, futuriste, écologique, connectée aux technologies dont le protocole d'accord a été signé en mars 2017. En ce début de mois de nombre, une cérémonie virtuelle de signature des accords de partenariat avec CCCC/CRBC a eu lieu par visioconférence reliant CCCC/CRBC à Pékin, la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et TMSA à Tanger, ainsi que Bank of Africa à Casablanca. A travers ces accords, CCCC/CRBC formalise son entrée dans le capital de la Société d'Aménagement de Tanger Tech (SATT), à hauteur de 35%, aux côtés de Bank of Africa, la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et TMSA, consolidant ainsi le tour de table de la SATT. Lors de cette cérémonie de signature, la société Aeolon, l'un des premiers fabricants mondiaux de pales éoliennes, a d'ores et déjà annoncé son intention de s'installer dans la Cité Mohammed VI Tanger Tech avec un investissement de 140 millions de dollars et la création de plus de 2.000 emplois. Ce nouvel acteur vient s'ajouter à un autre leader mondial qui a déjà choisi de s'installer au Maroc. En effet, le Groupe allemand Siemens Gamesa avait officiellement inauguré, le 11 octobre 2017, une nouvelle usine de pales d'éoliennes. Situé à la zone franche Tanger Automotive City et s'étendant sur 37.500 m2, le projet porte sur un investissement de 1,1 milliard de dirhams et permettra la création de 700 emplois directs et 500 emplois indirects. La fabrication des pales d'éoliennes de 63 mètres de long introduit au Maroc une technologie de pointe développée par Siemens, «l'Integral blade». Ce procédé permet de confectionner les pales d'un seul tenant et les fait gagner ainsi en rigidité et en durée de vie. Mais le Maroc ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Un nouveau cap vient d'être fixé par le dernier discours royal à l'occasion du 45ème anniversaire de la Marche Verte où a été donné le feu vert pour le développement de l'énergie des courants marins, un autre gisement d'énergie renouvelable. Il s'agit d'une initiative qui s'inscrit dans la lignée des efforts similaires menés au Maroc dans les domaines du gaz naturel, de l'hydrogène et de la biomasse. Les efforts marocains vont ainsi porter sur le développement de l'énergie des courants maritimes, que ce soit l'énergie résultant du mouvement des vagues ou celle liée aux marées. Il s'agit d'un nouveau challenge pour le Maroc qui a déjà relevé des défis similaires dans son histoire contemporaine. Une chose est sûre en tout cas, le Royaume est décidé à intégrer la cour des grands en matière d'économie verte. Le pays dispose de tous les ingrédients pour relever le pari, à savoir la volonté politique, les infrastructures nécessaires et la matière grise adéquate.