La mondialisation ne génère pas que des opportunités économiques et commerciales. Pour un pays comme le Maroc, elle est aussi synonyme de destruction d'emplois. Avec “l'Initiative nationale de développement humain“ lancée par S.M le Roi Mohammed VI lors de son discours à la nation du mercredi 18 mai, c'est à un nouveau contrat social, aux contours bien définis, qu'appelle le Souverain d'une manière solennelle. Ce programme d'action, qui vise une mise à niveau durable du tissu urbain et rural du pays, marque une rupture historique avec ce qui a été constaté jusqu'ici : une dispersion des efforts, aussi bien de la société civile que du gouvernement, en matière de lutte contre l'exclusion et la pauvreté dans une démarche tournée plutôt vers le caritatif. Ce qui a fait défaut justement, c'est une démarche de développement social intégré avec des objectifs, une méthodologie et des bilans d'étape. Désormais, la feuille de route dans ce domaine a été clairement tracée par la plus Haute instance du pays. Le Souverain ne faisant que réaffirmer sa volonté depuis son accession au Trône en juillet 1999 d'agir sur les problèmes chroniques et les insuffisances graves qui menacent la cohésion sociale. La mondialisation ne génère pas que des opportunités économiques et commerciales. Pour un pays comme le Maroc, elle est aussi synonyme de destruction d'emplois, de dissolution des filets sociaux et partant de création de nouveaux pauvres et d'accentuation de la vulnérabilité des citoyens. Et puis, le Maroc ne saurait prendre résolument le chemin du développement souhaité si une bonne partie de ses enfants sont exclus des richesses dont la redistribution doit pouvoir sortir du mode incantatoire pour devenir effective dans les faits. Donner la becquée aux plus nécessiteux de façon ponctuelle, ne peut créer que des assistés. Ce n'est pas la bonne solution à un moment où il s'agit d'appréhender autrement la question : œuvrer sérieusement en vue de résorber le déficit énorme accusé par des villes et des campagnes entières en matière d'équipements socio-éducatifs. Sans oublier l'absence de sources de revenus pour une grande partie de la population. Un problème de fond que l'initiative nationale se propose aussi de régler. La cartographie de la pauvreté à l'échelle nationale permettra de concentrer les efforts des pouvoirs publics et des acteurs associatifs sur les régions qui nécessitent une mise à niveau urgente sur le plan socio-économique. La tâche est immense, les besoins énormes. Le gouvernement, qui a la charge de mener à bien ce grand chantier limité dans le temps, est appelé à faire preuve d'imagination pour dégager les ressources nécessaires pour répondre au cahier des charges ambitieux défini par SM le Roi. Agir sur les territoires et améliorer le quotidien des gens, mais aussi mettre à niveau l'élément humain grâce à un système éducatif performant et égalitaire sans lequel il n'y a point de véritable développement. Le Souverain en est conscient, qui a insisté sur ce pilier essentiel. La réforme engagée en la matière depuis quelques années reste à prouver son efficacité à travers la réalisation d'un bilan d'étape.