Selon une enquête du HCP et du HCR, ils représentent plus de 70% Contrairement aux idées reçues, la majorité des réfugiés ne provient pas du continent africain. En effet, plus d'un tiers des réfugiés installés au Maroc sont des Syriens, pays déchiré par une guerre civile voilà bientôt une décennie. C'est ce qui ressort en tout cas d'une enquête du Haut-Commissariat au Plan (HCP), en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). Cette opération, menée du 2 au 8 juin 2020, avait pour objectif d'évaluer l'impact de la pandémie de Covid-19 sur la situation économique, sociale et psychologique de cette population. Elle a ciblé un échantillon de 600 ménages, représentatif des différentes catégories des réfugiés, au sens du HCR, selon le pays d'origine, la ville de résidence, l'âge, le sexe et le niveau scolaire. Dans le détail, les réfugiés au Maroc vivent dans 2.168 ménages. «Le nombre de ménages réfugiés au Maroc est de 2.168 unités. Le tiers de ces ménages (32,3%) est d'origine syrienne, 16,9% centrafricaine, 16,6% yéménite et 8,9% sud-soudanaise. La taille moyenne des ménages réfugiés est de 3,4 personnes. Elle est plus élevée parmi les ménages syriens avec 5,2 personnes et plus réduite parmi ceux d'origine sud-soudanaise (2,1)», nous apprend l'enquête. «Plus de 5 chefs de ménages réfugiés sur dix au Maroc (55,1%) disposent d'un titre de séjour valide. Cette proportion atteint 67,5% parmi les Syriens, 59,3% les Yéménites, 50,3% les Centrafricains et 43,8% les Ivoiriens. Ceux ayant un titre de séjour expiré représentent 14,7%, proportion plus élevée parmi les Sud-Soudanais (39,7%), les Ivoiriens (27,6%) et les Centrafricains (22,1%)», révèle la même source précisant qu'en revanche, «3 chefs de ménage sur 10 (30,2%) ne disposent pas de titre de séjour, 31,3% parmi les Yéménites, 28,6% les Ivoiriens, 27,6% les Centrafricains et 26,1% les Syriens». Par ailleurs, le salariat et le travail indépendant dominent le statut professionnel des réfugiés. Selon les données du HCP et HCR, environ les deux-tiers (64,1%) des chefs de ménages réfugiés sont des salariés, 66,3% parmi les hommes et 46,8% parmi les femmes. «Trois personnes sur 10 (30,4%) exercent un emploi indépendant, les femmes (37,4%) plus que les hommes (29,5%) et seuls 1,8% sont des employeurs», précise l'enquête. Le secteur des services est le premier pourvoyeur d'emploi pour les réfugiés au Maroc avec 28,8%, beaucoup plus parmi les femmes avec 77,2% que les hommes (22,6%). Le secteur de la construction vient en deuxième position avec 24,8%, suivi de celui du commerce (15,8%), de la restauration (11%), de l'agriculture (9,1%) et de l'industrie (5%). S'agissant de l'habitat, les réfugiés occupent principalement des appartements avec 61,7% et les maisons marocaines (28,6%). Le premier type est l'apanage surtout des Yéménites (80,5%) et des Centrafricains (76,3%). Les maisons marocaines sont privilégiées par les Syriens (48,3%) et les Ivoiriens (36,2%). Environ 3 ménages réfugiés sur 10 (28,8%) occupent un logement d'une seule pièce d'habitation, 23,6% de 2 pièces et 38,8% de 3 pièces. Le nombre moyen de pièces occupées est de 2,3 et le taux d'occupation est de 1,6 personne par pièce d'habitation. Un accès garanti aux soins Parmi les 31% de réfugiés souffrant de maladies chroniques, 62,8% ont accédé aux services de santé pendant le confinement sanitaire. Cette proportion varie de 56,2% parmi les Centrafricains à 70,7% parmi les Ivoiriens passant par 59,8% parmi les Syriens et 64,7% parmi les Yéménites. De même, parmi les 36,6% de réfugiés souffrant de maladies passagères, 73,8% ont accédé aux services de santé, 71,8% parmi les ménages dont le chef est un homme et 80,4% parmi ceux dirigés par une femme. La part des ménages réfugiés ayant des enfants à vacciner représente 10%. Environ 70% d'entre eux ont bénéficié de services de vaccination, 67% parmi les ménages dont le chef est un homme et 77,6% parmi ceux dirigés par une femme. Parmi les 5,9% de ménages réfugiés ayant des femmes éligibles aux services de consultations prénatales et postnatales, 71,2% ont pu accéder à ces services pendant le confinement sanitaire.