Les évènements du Rif avaient été déclenchés suite au transfert, le 2 octobre 1958 de Fès à Ajdir, à l'occasion du 3ème anniversaire de la création de l'Armée de libération, de la dépouille de Abbès M'Saâdi. Il s'agit d'une figure de proue de l'Armée de libération, assassiné et enterré à Fès en 1956. Le ministère de l'Intérieur avait alors refusé d'autoriser le transfert de la dépouille comme le réclamaient les deux leaders du Mouvement Populaire, Dr. Al Khatib et Mahjoubi Ahardane. Près de 5000 personnes avaient assisté au transfert de la dépouille qui a été émaillé par des affrontements avec les forces de l'ordre qui se sont soldés par l'arrestation des trois leaders du Mouvement Populaire, El Khatib, Ahardane et El Ouakouti pour transfert illégal de la dépouille. Suite à ces détentions, trois mouvements armés ont vu le jour dans les villages. Le 20 octobre, le colonel Belmiloudi et l'ancien caid Moha Ouhadou ont pris le maquis, le premier près d'Oulmès et le deuxième dans la région de Taza. Les troubles vont atteindre le Rif le 25 octobre, avec l'attaque menée par Mohamed Salam Ameziane, de la tribu de Aït Ouriaghel, contre trois bureaux du Parti de l'Istiqlal sis à ladite tribu. Des tracts ont été distribués menaçant d'une marche des tribus du Rif sur la ville de Fès si les trois détenus ne sont pas relaxés. Les 16 et 17 novembre, deux bombes ont explosé respectivement à Berkane et à Casablanca, dans un café géré par un militant du Parti de l'Istiqlal, causant la mort de sept personnes. Une bombe artisanale a explosé à Khémisset faisant 3 morts et 45 blessés. Contenus, les troubles ont toutefois repris en janvier 1959 quand les membres de la tribu de Bani Ouriaghel se sont rassemblés à Jbel-Hmam, rejoints plus tard par les tribus du Rif central sous la conduite de Mohamed Salam Ameziane, Masoud Aqjouj et Abddellah Senhaj. Le 5 janvier 1959, les autorités envoient un avertissement aux tribus en leur intimant l'ordre de déposer les armes et de retourner à leurs villages. Toutes les tribus ont obtempéré à l'exception des Aït Ouriaghel. Les forces auxiliaires ont par la suite libéré l'aéroport Imzouren et sont entrées à Al-Hoceïma le 12 janvier 1959. Les rebelles ont battu en retraite dans les montagnes. Salam Ameziane a ensuite été condamné à la perpétuité par contumace, alors que Aqjouj et d'autres ont écopé de peines allant de 6 à 10 ans de prison.