« Mouche de l'infini », tel est le titre de son nouveau recueil. Dans ce recueil, édité par le Fennec, l'auteur se met à la chasse des petits détails de la vie. Lecture. La poésie commence quand des mots se rencontrent pour la première fois. C'est ainsi que se présente le nouveau recueil d'Abdellah Zrika, paru aux éditions le Fennec. Comme son titre l'indique, « Hacharat alla mounttaha » (Mouche de l'infini), ce recueil fait jouer, à notre grand étonnement, les paradoxes. Comment cet être infime, en l'occurrence la mouche, peut être associée à l' « infiniment grand », pour reprendre une formule chère à Pascal ? Une chose est sûre : à l'instar des recueils précédents, Abdellah Zrika nous impressionne par son sens du détail. Il suffit de lire «Bougies noires» pour se rendre à cette évidence. Dans ce recueil, le poète rend visible ce que l'on ne peut même voir à l'œil nu : les traces des fourmis ! En plus de sa maîtrise du détail, le poète sait cultiver les paradoxes. Comme le titre de « Bougies noires », où le poète utilise une figure de style connue dans le jargon rhétorique sous le nom « oxymore » (un objet incarnant la lumière ne saurait être noir), celui du nouveau recueil donne à voir cette petite bête qu'est la mouche sous l'aspect d'un être géant. A la manière d'un Francis Ponge, Abdellah Zrika demeure attentif à ces petits détails de la nature qu'il présente comme étant l'essentiel même. En cela, le poère demeure fidèle à la formule consacrée de Paul Valérie pour lequel la véritable poésie est celle qui est capable de nous faire recouvrir cette capacité d'étonnement. Né en décembre 1953, Abdellah Zrika compte à son actif plusieurs recueils de poésie. Son premier recueil intitulé «La danse de la tête et de la rose» remonte à 1977, et son avant-dernier a pour titre «Les échelles de la métaphysique». Vu l'intérêt que sa poésie a suscité au Maroc et à l'étranger, nombre de ses recueils ont été traduits en français. En plus de la poésie, Zrika a publié deux romans «La femme à deux chevaux» (1991) et « Le cimetière du bonheur » (1998), sans oublier une série de nouvelles de critiques littéraires publiée dans des journaux et revues arabes.