"Depuis que j'ai découvert le Maroc il y a 14 ans, je ne fais que marcher sur les traces des grands peintres qui ont trouvé dans la luminosité et les couleurs que recèle le pays, une véritable richesse picturale aux ressources intarissables", affirme l'artiste peintre canadien Réal Lessard qui expose jusqu'au 22 avril aux halls de l'hôtel Saadi à Marrakech. Une déclaration d'amour pour son "pays d'adoption" que l'artiste traduit si bien à travers une vingtaine de tableaux qui reflètent la singularité de sa vision artistique du Maroc. Intitulée "Hommage au Maroc", son exposition est un ensemble d' oeuvres réalisées sur une période de plus de dix ans où figuratif, expressionnisme et abstrait s'entrecroisent pour attester de l'étendue de l'expérience dont dispose Lessard. Au plan de la thématique, l'artiste semble privilégier tout ce qui a trait à l'authenticité et au naturel. C'est le cas de ses tableaux intitulés "Souk de tapis Haut Atlas", "Marrakech ocre jaune ", "Casbah Asni", mais aussi de tous les tableaux consacrés aux teinturiers traditionnels de Marrakech et Fès. Un thème qui revient de façon récurrente dans l' oeuvre de Réal Lessard, en raison, explique-t-il, de la subite réhabilitation de ce thème parmi tant d'autres, longtemps boudés par les peintres. Ce sont, en fait, des tableaux qui puisent plus dans la mémoire que dans la réalité actuelle puisque les teinturiers traditionnels, déplore Lessard, ont cessé d'exister en tant que corporation aussi bien à Marrakech qu'à Fès. Mais, cela n'empêche pas que le thème reste très porteur. Ainsi, pour son "Teinturiers de Taroudant", Lessard ne demande pas moins de 120.000 dirhams et il est certain de trouver acquéreur. D'ailleurs, n'a-t-il pas vendu son autre tableau intitulé "Casbah Mahdi " en 2001 dans "Grande vente orientaliste" de Paris au modique prix de 15.000 euros (plus de 150.000 dirhams). Ainsi, outre les expositions itinérantes qu'il a déjà programmées pour les mois à venir dans plusieurs villes du Maroc, en Europe, au Canada et aux Etats-Unis d'Amérique, le peintre envisage d'ouvrir à Marrakech une école des arts plastiques qui accueillera les jeunes talents de la ville ocre et d'ailleurs. Ce serait, pour lui, une autre manière de rendre hommage au Maroc qui reste "l'un des pays les plus merveilleux du monde", confie-t-il. Et il espère que son exemple puisse être suivi par les quelque 200 artistes étrangers installés au Maroc et dont les travaux sont souvent accrochés dans l'une ou l'autre des 50 galeries d'art de Marrakech.