Appui à la commercialisation, vulgarisation des dispositifs de financement, certifications…. Alors qu'elles étaient à peine 3 coopératives à se lancer dans la fabrication de masques assurant une production quotidienne de 10.000 unités, ce volume a triplé en peu de temps pour atteindre aujourd'hui un rythme de 30.000 masques réutilisables par jour conformes aux normes en vigueur. Cette montée en puissance ne pouvait se faire sans l'intervention de Nadia Fettah Alaoui, ministre de la tutelle, pour faciliter le process de certification des masques produits par les coopératives. Il est évident que le Covid-19 a fortement impacté l'activité des coopératives mais certaines d'entre elles ont tourné la situation en leur faveur. Les coopératives de tissu et broderie n'ont pas chômé longtemps. Elles ont préféré s'orienter vers une nouvelle production, en l'occurrence celle des masques de protection au lieu de rester à l'arrêt. Cette reconversion semble porter ses fruits. Un succès soutenu par l'implication de l'ensemble de l'écosystème coopératif, à sa tête la tutelle représentée par l'Office de développement de la coopération (ODCO), sans oublier les partenaires institutionnels qui ont fait preuve d'une grande solidarité à l'égard du tissu coopératif national. Une reconversion réussie Alors qu'elles étaient à peine 3 coopératives (2 à El Jadida et 1 à Marrakech) à se lancer dans la fabrication de masques assurant une production quotidienne de 10.000 unités, ce volume a triplé en peu de temps pour atteindre aujourd'hui un rythme de 30.000 masques réutilisables par jour conformes aux normes en vigueur. Cette montée en puissance ne pouvait se faire sans l'intervention de Nadia Fettah Alaoui, ministre du tourisme, de l'artisanat, du transport aérien et de l'économie sociale et solidaire, auprès du département de l'industrie pour faciliter le process de certification des masques produits par les coopératives. «Pour avoir la certification auprès d'Imanor les trois premières coopératives ont dû payer 7.000 dirhams comme frais de tests au niveau des laboratoires. Pour encourager d'autres coopératives à participer à cet élan national de fabrication de masques, notre ministre de tutelle est intervenue auprès du ministère en charge du commerce et de l'industrie et de l'ESITH qui dispose d'un laboratoire, pour exonérer les coopératives des frais de test de conformité», explique Youssef Hosni, directeur de l'ODCO (voir entretien). Cette demande a été acceptée et a permis jusque-là la certification de 15 coopératives totalisant 103 adhérents dont 85% de femmes. Ces unités ont fait appel à 200 employés supplémentaires pour les aider dans la fabrication au moment où d'autres coopératives finalisent leur processus de certification. Les coopératives à la rescousse des familles nécessiteuses Pour appuyer la commercialisation des coopératives, l'ODCO a lancé l'initiative «SAC» (Solidaire avec les coopératives) en partenariat avec l'association Maroc Impact et la Fondation Smart. «Il s'agit d'une ingénierie inédite qui concerne la distribution de 4.000 paniers solidaires aux familles nécessiteuses au niveau de la région de Casablanca et Agadir. Ces paniers sont approvisionnés 100% du tissu coopératif rural de par leur contenant et leur contenu», apprend-on du directeur de l'ODCO. Et d'ajouter qu' «il a fallu faire preuve de beaucoup d'ingéniosité et de créativité pour réfléchir à la solution idoine à apporter pour réduire l'impact sur les coopératives». Les grands axes de la relance L'appui à la commercialisation figure parmi les axes de relance définis par l'Office. L'idée étant de renforcer la commercialisation électronique à travers la mise en place de partenariat avec des plates-formes électroniques déjà existantes. L'Office se penche également sur la mise en place de plate-formes propres en partenariat avec une école d'ingénieurs marocaine, à mettre gracieusement à la disposition des coopératives. L'ODCO est actuellement en pourparlers avec les grands distributeurs, notamment «Amana» pour définir des offres avantageuses au profit du secteur de l'économie sociale et solidaire. L'Office mise par ailleurs sur le volet communication. Des campagnes sont prévues dans ce sens pour promouvoir le consommer local voire «solidaire». Pour assurer un bon redémarrage des coopératives, l'ODCO œuvre à la vulgarisation des différents dispositifs de financements disponibles que cela soit dans le cadre du Fonds Covid-19 ou dans le cadre du programme Intelaka. Ceci passe à travers l'élaboration de guides et de capsules ou encore la sensibilisation des coopératives à la tenue de leurs assemblées générales et l'élaboration de leurs bilan comptables financiers et moraux afin qu'ils soient éligibles aux mécanismes de financement prévus. L'Office continuera, par ailleurs, son appui aux coopératives pour contribuer à cet effort de fabrication de masques. Il est même question de propulser les coopératives cosmétiques en avant pour l'octroi de certificats nécessaires pour la fabrication de gels hydroalcooliques. Autres actions dans le pipe : l'accompagnement des coopératives dans l'aménagement de leurs espaces de production et dans le processus des agréments et labels de qualité. Ces certificats se veulent un gage de qualité, de durabilité et de pérennité des coopératives et de leur développement. Rappelons que le tissu coopératif marocain est constitué de 27.262 coopératives, soit 563.776 adhérents dont 35% de femmes. Les coopératives 100% féminines avoisinent les 4.525 unités.