Suite aux contaminations enregistrées dans des unités industrielles L'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) dénonce la situation des femmes ouvrières victimes de la violation des règles de sécurité et d'hygiène par les employeurs, en cette période de crise du Covid-19. «Les clusters découverts dans des unités commerciales, industrielles et d'exploitation agricole dans plusieurs régions du pays menacent de mettre à mal tous les efforts entrepris au Maroc pour lutter contre la pandémie», indique l'Association dans un communiqué, en citant notamment «l'usine de Ain Sebaâ qui enregistre à elle seule 111 ouvrières contaminées, jusqu'à aujourd'hui, la mort subite d'une jeune ouvrière dans une conserverie de poissons à Larache ainsi que les cas de contamination qui peuvent en découler». Une situation qui pousse l'ADFM à tirer à nouveau la sonnette d'alarme sur les conditions de travail des ouvrières. Elle pointe, dans le contexte actuel, «le non-respect par quelques employeurs des dispositions de l'article 24 du code du travail, qui les obligent à prendre les mesures nécessaires pour préserver la sécurité et la santé des salariés». Au vu de ce constat alarmant, l'ADFM dénonce le comportement irresponsable de certains employeurs et leur laxisme face aux mesures de l'état d'urgence sanitaire et réitère sa solidarité totale avec les ouvrières qui courent le risque sanitaire actuel. Ce que recommande l'ADFM Dans ce contexte, l'Association appelle le gouvernement à contraindre les employeurs à respecter les obligations légales et à les mettre face à leur responsabilité civile. Elle demande à imposer fermement les mesures de précaution comme le préconise l'Organisation mondiale de la santé (OMS). De même, elle appelle à dépêcher des inspecteurs du travail afin de vérifier le respect des mesures sanitaires de précaution et dresser des procès-verbaux aux contrevenants qui menaceraient les ouvrières de licenciement en cas de refus d'obtempérer. L'Association démocratique des femmes du Maroc demande, en effet, à mettre à la disposition de ces ouvrières des moyens de transport adaptés aux mesures sanitaires et instaurer des shifts en alternance tout en réduisant au minimum l'effectif présent en même temps sur le lieu de travail. L'ADFM rappelle que «la priorité absolue de l'Etat doit être la préservation de la santé de tous les citoyens et citoyennes, en particulier ces travailleuses qui continuent à risquer leurs vies pour répondre à des besoins et demandes économiques», en notant que dans le milieu du travail «le ministère de l'emploi a mis en œuvre, le 19 mars 2020, toute une série de mesures que l'employeur a l'obligation de respecter». Il faut rappeler que plusieurs cas de contamination ont été enregistrés ces derniers jours dans les milieux professionnels, notamment dans des unités industrielles, commerciales au niveau de plusieurs régions du Royaume, à savoir Marrakech, Fès, Casablanca, Larache et Tanger.