Si les forces américaines ont encore été la cible d'une série d'attaques, la journée de mardi a été marquée par la mort de six soldats britanniques au cours de deux affrontements avec des Irakiens dans le Sud. Jusque-là, l'essentiel des incidents armés concernait les troupes américaines plus nombreuses et plus visibles en Irak que le reste de la coalition. La mort mardi de six soldats britanniques est toutefois venue confirmer l'hostilité grandissante au sein de la population vis-à-vis d'occupants qui tentent d'imposer leur autorité, le plus souvent de manière particulièrement brutale. Déployés depuis le déclenchement de la guerre dans le sud du pays, les militaires britanniques ont donc été impliqués dans deux incidents mardi près de la ville Al-Majar al Kabir, à environ 200 km au nord de Bassorah. Le premier a coûté la vie à six membres de la police militaire venus former la police locale. «De premières informations laissent penser qu'ils ont pu être impliqués dans un incident au poste de police de la ville où leurs corps ont été retrouvés en milieu de journée», a déclaré le ministre britannique de la Défense, Jeff Hoon. Lors du second accrochage survenu dans la même zone, c'est cette fois-ci une patrouille du régiment parachutiste qui a été attaquée au lance-roquettes, à la mitrailleuse et au fusil «par un grand nombre d'Irakiens» toujours selon le ministre. Des renforts aussitôt héliportés sur les lieux de l'embuscade, ont eux-mêmes étaient pris pour cible. Bilan : 8 soldats blessés dont trois grièvement. Peu d'informations circulaient cependant mercredi sur ces deux attaques, le ministère de la Défense britannique étant en train d'enquêter «sur ce qui s'est exactement produit». Les forces américaines n'ont, quant à elles pas, été pour autant épargnées, malgré deux opérations musclées – dont la dernière «Scorpion du désert» est toujours en cours – pour tenter de rétablir l'ordre. Elles ont été plusieurs fois prises pour cibles dans la nuit de lundi à mardi. Tout d'abord à Ramadi, une ville située à 100 km à l'ouest de Bagdad, quatre civils irakiens ont été tués et trois autres blessés lors d'échanges de tirs. D'après un témoin, plusieurs Américains auraient aussi été tués, une information non confirmée. A Falloujah ensuite, une ville située à l'ouest de la capitale et très hostile aux occupants, des hommes armés ont ouvert le feu et lancé des grenades contre des soldats. Un Irakien a ensuite été abattu lorsque les Américains ont riposté. Enfin, toujours au cours de cette même nuit, un convoi américain traversant un quartier de Bagdad, a lui aussi essuyé des tirs. Autant d'incidents qui démontrent à quel point la coalition a du mal à faire face à la résistance armée d'hommes ou de groupes qu'elle définit comme des partisans de l'ancien parti Baas. Cette opposition se traduit aussi par des actes de sabotage d'oléoducs et de gazoducs, dont le dernier en date, dimanche, a privé Bagdad d'électricité depuis lundi. Mercredi, le tabloïd britannique Daily Mirror a par ailleurs annoncé l'arrestation de l'ex-ministre irakien de l'Information Mohammad Saïd al-Sahhaf. Très médiatisé durant le conflit – les Anglais l'ont surnommé «Comical Ali» -, l'homme aurait été interpellé lundi soir à Bagdad même. Une autre information non confirmée…