La crise sanitaire que le monde vit actuellement a mis à genoux les plus grandes puissances. Les incertitudes se multiplient quant à l'issue de cette crise qui a un impact considérable sur les économies des pays. Néanmoins, l'espoir de sortir renforcé de cette période constitue un des scénarios de l'avenir. C'est dans cette optique qu'Attijari Global Research a établi son dernier rapport intitulé «Crise sanitaire Covid-19 : Des lueurs d'espoir au bout du tunnel». Les auteurs de ce document passent au peigne fin tous les aspects de cette crise tout en établissant les scénarios 2020 par secteur. En matière de déconfinement, le rapport souligne pour le cas du Maroc : «Il nous semble difficile d'envisager un retour à la normale de l'activité économique sans que l'Europe n'émette des signaux positifs en la matière. Considérés comme des partenaires économiques importants, la configuration des courbes d'infection de la France et de l'Espagne serait en avance par rapport à celle du Maroc de deux à trois semaines». Par ailleurs, le rapport relève qu'il est important de souligner que l'élan de solidarité observé au Maroc conjugué à la marge de manœuvre budgétaire importante dont dispose l'Exécutif permettraient d'absorber partiellement les turbulences économiques attendues. Ce document identifie pour un certain nombre de secteurs une trajectoire de leur croissance durant et post-crise sanitaire et fait ressortir quatre thématiques, à savoir les télécommunications, les activités agroalimentaires, la distribution, et les métaux. Selon le rapport, les télécommunications bénéficieront d'une nouvelle dynamique de croissance et ce pour un certain nombre de raisons. Ainsi, la forte augmentation de la Data Mobile de plus de 50% durant la période de confinement favoriserait le changement des habitudes de consommation au Maroc. «Concrètement, la consommation moyenne par utilisateur devrait franchir un nouveau palier et le taux de pénétration de la Data devrait accélérer sa progression», explique le rapport ajoutant que d'autre part, les acteurs privés et publics évolueront vers des modèles qui reposent davantage sur la digitalisation, ce qui boosterait le développement des segments Internet haut et très haut débit. «Dans cette perspective, il est réconfortant de constater que l'effort d'investissement déjà déployé par le secteur lui permet aujourd'hui d'accompagner cette hausse importante du trafic sans pour autant accuser une dégradation visible de la qualité de ses services», relève le document. Du côté des activités agroalimentaires, les auteurs de cette analyse estiment qu'elles devraient gagner en importance stratégique au terme de cette crise sanitaire et ce, pour trois raisons. «Premièrement, cette activité n'accuse aucune perturbation de sa chaîne de valeur grâce à la bonne tenue de ses composantes Offre et Demande. Deuxièmement, ce secteur est un grand pourvoyeur d'emplois qui pourrait jouer un rôle actif durant cette crise. Troisièmement, de nouvelles opportunités à l'export émergeront dans un contexte où la question de la sécurité alimentaire semble prendre le dessus au sein des grandes économies», peut-on lire dans ce rapport. Concernant la distribution moderne, le document explique qu'elle est devant une opportunité unique pour augmenter considérablement son taux de pénétration au sein de l'économie. «Ce taux s'élèverait à peine à 17% contre 38% en moyenne pour les pays comparables. Ce secteur a atteint des niveaux records en termes de fréquentation favorisant ainsi le changement des habitudes de consommation des ménages», indiquent les experts soulignant par ailleurs l'implémentation de la digitalisation à travers le lancement des services de commande en ligne et de livraison à domicile. Il s'agit ainsi d'un nouveau créneau qui sera à terme créateur de valeur pour cette activité. S'agissant des métaux précieux, le rapport précise qu'ils devraient se démarquer durant cette crise sanitaire.