Omar Salim, directeur des programmes à 2M, réagit aux accusations du Syndicat Libre des Musiciens Marocains (SLMM). ALM : Est-il vrai que 2M privilégie les artistes étrangers, comme le le prétend le SLMM? Omar Salim: C'est archi-faux! Nous disposons de statistiques et d'enregistrements qui prouvent que cette accusation est totalement infondée. Prenez l'émission Assahratou Lakoum, par exemple. Depuis qu'elle existe nous avons invité un nombre considérable de chanteurs et d'artistes marocains et très peu d'étrangers. Si ma mémoire est bonne, Sabah Fakhri et Wael Jassar sont les seuls étrangers qui se sont produits sur le plateau d'Assahratou Lakoum. En revanche, tous les chanteurs marocains, débutants et vétérans, ont été invités. 2M s'est intéressée à tous les styles musicaux, notamment le chaâbi. Je rappelle que l'émission fait environ 30 points d'audience, ce qui est une très bonne performance. Aujourd'hui, nous avons pratiquement bouclé la boucle des chanteurs et artistes marocains. Je ne comprends pas qu'on puisse accuser 2M de privilégier les étrangers. Qu'en est-il alors du festival de Casablanca organisé par le SLMM? L'avez-vous boycotté? Absolument pas. 2M s'est engagée à faire la publicité du festival en contrepartie de son enregistrement et sa diffusion. Nous l'avons totalement couvert. Pour ce faire, nous avons mobilisé un car-régie, ce qui signifie qu'une quarantaine de personnes s'étaient consacrées à l'enregistrement de ce festival. Mieux encore, nous avons décidé de morceler le spectacle en plusieurs séquences et les diffuser régulièrement sur nos ondes. J'ai moi-même remis au secrétaire général du SLMM, Mustapha Baghdad, une copie des séquences diffusées. Le SLMM estime également que 2M ne consacre aucun budget pour la production de la chanson marocaine. Ce domaine ne relève pas de notre vocation. La RTM, par contre, a des fonctionnaires complètement dédiés à cela. Plusieurs chanteurs et musiciens d'orchestres sont des fonctionnaires de la RTM. Par conséquent, il est normal que cette dernière consacre un budget pour la production de la chanson marocaine. A 2M, c'est tout à fait différent. Nous avons un stock assez consistant de spectacles de grands chanteurs marocains, tels que Abdelouhab Doukkali, Samira Bensaïd ou Latifa Raefat. En outre, nous produisons des émissions où se produisent des musiciens marocains. A côté de cela, nous avons l'émission Roubaîyat, qui est diffusée chaque dimanche à 14 heures et présentée par Imad N'tifi. Il est vrai que cette émission passe beaucoup de chansons et de clips, les plus prisés par la jeunesse du monde arabe. Ces clips sont d'une très bonne qualité. C'est un constat. Au Maroc, l'offre est manifestement maigre sur ce registre. En tout cas, ce n'est pas la faute de 2M.