Le Maroc a bénéficié d'un emprunt obligataire de 400 millions d'euros, remboursable sur cinq ans, sur le marché de Londres. Une première : Il s'agit d'un emprunt obligataire accordé au Maroc sans "aucune garantie tierce". L'émission d'Eurobonds de 400 millions d'euros, remboursable sur cinq ans, sur le marché de Londres est à marquer en lettres d'or sur les livres de la comptabilité nationale. Il s'agit du premier emprunt obligataire accordé au Maroc sans "aucune garantie tierce", a précisé le ministère dans un communiqué. Le Maroc a réussi "pour la première fois à sécuriser un tel emprunt, qui a intéressé un grand nombre d'investisseurs", a souligné le ministre de l'Economie et des Finances, Fathallah Oulalou, dans des propos rapportés par la MAP. L'opération afficherait un rendement supérieur de 215 points de base au-dessus de la courbe des swaps (celle-ci représente l'indice de référence). "Le recours au marché financier international est un choix stratégique qui n'est pas dicté par un besoin de financement du Trésor public, lequel peut être intégralement satisfait sur le marché local", a encore indiqué le ministère, précisant que l'emprunt, libellé en euro, servira à "rembourser par anticipation des dettes chères". Le Maroc rachète en effet le papier le plus cher, représenté par les emprunts des années 70 et 80, par des dettes à des taux plus intéressants. Donc, le road-show dans les pays du Golf ainsi que dans les grandes villes européennes, notamment Londres et Milan a porté ses fruits. L'aide appréciable des banques chefs de file BNP-Paribas et Merrill Lynch International a certainement facilité la tâche. En dépit des fortes tensions géopolitiques et de la dégradation de l'environnement économique international, la sortie marocaine sur le marché de la dette, sans aucune garantie tierce a été bien appréciée. Il faut dire que la conjoncture s'y prête bien. Les émissions obligataires des pays émergents ont nettement rebondi au cours du premier trimestre 2003, témoignant du comportement favorable des investisseurs eu égard à cette catégorie d'actifs financiers. Comme le releve le ministère des Finances dans une note de recherche, au terme du premier trimestre 2003, le volume des émissions obligataires des pays émergents a enregistré une forte hausse : il a atteint 22 milliards de dollars, soit le niveau le plus haut depuis le deuxième trimestre 2002. L'indice de perception du risque sur les marchés financiers s'est détendu depuis le début de l'année : il s'est établi à 31,4 % à la mi-avril, soit un recul de plus de 30 points par rapport au niveau enregistré en début d'année. La signature de l'emprunt des 400 millions d'euros aura lieu au Maroc dans une dizaine de jours, a-t-on indiqué.