Le procès de Youssef Fikri et de ses 30 disciples reprend aujourd'hui à Casablanca, où l'émir de deux cellules et deux candidats-kamikazes ont été traduits devant le juge d'instruction. A Fès, c'est l'ouverture du 2ème procès de 31 «takfiristes». Les arrestations se poursuivent. Au fil des jours, les procès et arrestations liées aux attentats du 16 mai se multiplient. Mustapha Dhabet, 29 ans, impliqué dans le dossier de la Salafiya Jihadia, vient d'être traduit devant le juge d'instruction près la Cour d'appel de Casablanca en compagnie de deux autres mis en cause. Selon un communiqué du procureur général près la Cour d'appel de Casablanca, ce jeune homme de 29 ans, marié et employé de son état, était membre du mouvement Al Adl Wal Ihssane, qu'il a quitté après avoir assisté à des cours et à des séances d'encadrement dirigées par des théoriciens de ce courant qui incite au Jihad et la lutte contre tous les aspects de dépravation qui, selon eux, ont pourri la société. Dans cet objectif, il a constitué deux cellules bien organisées à Lahraouiyine, dans les quartiers dits «Chichane» et «Al-Massira» à Casablanca. Et il a confié à chaque membre une tâche précise. Il était en charge de la formation militaire, alors que les éléments qui se préparaient à commettre des attentats terroristes étaient chargés des formations, sécuritaire, scientifique, religieuse, médiatique, des entraînements sportifs, du financement et de l'acquisition des livres et ouvrages. Mustapha Dhabet travaillait en coordination avec Salah Zarli, membre du réseau de Youssef Fikri, qui comparaîtra, aujourd'hui, devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Zarli est un activiste de la Salafiya Jihadiya qui s'est rendu, en décembre 2000, en Afghanistan pour le Jihad. C'est là où il a fait la connaissance de Rabiî Aît Ouzzou, alias «Abou El Fida». Celui-ci a été tué lors d'une descente policière effectuée dans une maison au quartier Attacharouk à Casablanca où il se cachait avec Mohamed Damir, membre du groupe Youssef Fikri. Dhabit, qui a falsifié une carte d'identité nationale, se préparait à attaquer une caserne militaire en vue de mettre la main sur les munitions et les armes. Par ailleurs, deux autres membres de la Salafia Jihadia, ex-membres de Assirat Al Moustakime (Droit Chemin) ont été traduits devant le même juge d'instruction. Il s'agit de Saïd Ghaïlan, 27 ans, sans profession et Saïd Akmir, 26 ans, employé de son état. Le premier est un candidat-kamikaze qui s'est mis à la disposition de Abdelhak Bentassir, alias «Moul Sebbate», considéré comme l'émir national des kamikazes. Ce dernier a été arrêté à Fès et est décédé suite à une maladie aiguë lors de son transfert à Casablanca. Ghaïlan se préparait à participer à des attentats-suicide à Essaouira. Quant à Saïd Akmir, il était prêt à mettre à exécution tout ce que lui auraient ordonné ses émirs pour prendre part au Jihad contre ce qu'ils qualifient d'apostats et d'infidèles. Par ailleurs, Abdeslam Dachraoui, recherché dans le cadre des attentats-suicide du 16 mai, a été arrêté dimanche soir à Douar Laâzib Abequiou, Cercle Aouama, préfecture de Fahs Béni Makada (Tanger). Ce disciple du Français Pierre Robert, alias «Abou Abderrahmane», âgé de 29 ans, marchand ambulant, s'était réfugié dans une cabane sur un terrain vague, situé à Mghougha en quête d'une occasion propice à l'émigration clandestine. Concernant les procès des adeptes de la Salafiya Jihadia, la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca reprendra aujourd'hui le procès de Youssef Fikri et de ses trente adeptes. Un deuxième procès s'ouvrira le même jour à la Cour d'appel de Fès. Il concerne également trente et un intégristes. Le même jour, le juge d'instruction près la Cour d'appel de Rabat entamera l'instruction détaillée des trois journalistes d' «Al Hayat Al Maghribia» et « Ashark », qui ont publié un article de Zakaria Boughrara, alias «Sayf Al Islam», qui comportait «des expressions louant, selon le procureur du Roi près cette Cour, les actes criminels dangereux perpétrés par des éléments de la Salafia Jihadia ». Concernant les nouvelles arrestations, 11 nouveaux membres de la Salafia Jihadia ont été appréhendés à Chefchaouen, 12 à Agadir et 15 à Youssoufia et les investigations se poursuivent encore.