Le désenclavement de la région de l'Oriental est bien en marche. L'un des grands projets fédérateurs de développement de cette région porte sur la réalisation de l'autoroute Fès-Oujda. Longue de 320 km et d'un coût prévisionnel d'environ 6 milliards de dh, un montage financier sera concocté pour ce maillon de l'autoroute transmaghrébine. En effet, le montage financier convenu de cette autoroute à péage, qui relie Fès, Taza, Taourirt et Oujda, porte sur une participation de 2 milliards de dh du Fonds Hassan II pour le développement économique et social, qui seront débloqués dès 2006, et une contribution du budget de l'Etat de l'ordre de 2 milliards de dh, répartis sur plusieurs années à partir de l'an prochain. Le ministre de l'Equipement et du Transport, Karim Ghellab, dans une déclaration à la MAP, a indiqué que l'autoroute Fès-Oujda permettra de désenclaver la région de l'Oriental et de terminer l'axe transversal autoroutier ouest-est d'El Jadida à Oujda qui forme avec la dorsale autoroutière Nord-Sud Tanger-Agadir l'armature autoroutière de base du Maroc. À l'issue de la cérémonie de signature de deux conventions portant sur le financement de l'autoroute Fès-Oujda et la mise en place d'un "Fonds d'investissement pour l'Oriental", présidée par SM le Roi Mohammed VI au Palais royal à Rabat, M. Ghellab a insisté sur l'importance de ce maillon de l'autoroute transmaghrébine qui commence à Nouakchott et prend fin à Tripoli, fait partie du programme intégré qui avait été annoncé par le Souverain lors de sa dernière visite dans la région de l'Oriental. L'intérêt de cette convention réside également dans l'apport du premier montage d'un projet qui permettra d'entrer dans une nouvelle phase de programmation précise, faisant savoir, à cet égard, que "l'on passe d'une logique de schéma directeur où l'opération est prévue et décidée à une phase opérationnelle de définition de date et de programmation". L'apport financier initial du projet, a insisté Karim Ghelleb, permet d'adopter une nouvelle logique, comme c'est le cas pour l'autoroute Marrakech-Agadir ou les autres tronçons déjà programmés. "L'année prochaine, nous allons nous concentrer sur l'achèvement du montage financier", a souligné M. Ghellab, expliquant que l'autoroute, qui accuse généralement un déficit au cours des premières années de son fonctionnement, exige que ce montage financier nécessite une enveloppe supplémentaire plus importante que l'investissement initial. Il existe donc un montant supplémentaire en crédit à mobiliser pour une durée d'un an, a-t-il dit, ajoutant que cette durée permettra de mener des contacts et des négociations avec les bailleurs de fonds et d'amorcer la phase de l'appel d'offres avant que les travaux ne soient lancés vers la fin de l'année prochaine. Le montant de financement de l'autoroute Fès-Oujda est réparti à parts égales entre l'Etat, le Fonds Hassan II pour le développement économique et social et des emprunts de la Société nationale des autoroutes du Maroc. "Les travaux de cette autoroute se dérouleront à une vitesse rapide parce que nous allons adopter la même méthode que celle déjà utilisée pour l'autoroute Settat-Marrakech et Marrakech-Agadir", a, d'autre part, fait remarquer le ministre, précisant que les travaux, qui seront découpés en morceaux et adjugés aux entreprises, démarreront pratiquement tous en même temps. Il est prévu d'achever ce chantier au milieu de l'année 2010, a-t-il estimé. M. Ghellab a, de même, relevé qu'il s'agit de l'achèvement du schéma directeur autoroutier qui prévoyait de réaliser 1 500 km "grâce au soutien et à l'appui aussi bien moral que financier de SM le Roi ainsi qu'au suivi personnel du Souverain de ces grands projets". "Ces initiatives permettront de réaliser le schéma directeur autoroutier à la date initialement prévue", a-t-il affirmé. "Ceci nous permettra également d'avancer de manière plus efficace en matière de construction des autoroutes en adoptant une logique double de découpage des opérations en morceaux et leur lancement en même temps, plutôt que de les lancer section par section", a-t-il expliqué. Pour le ministre, le fait de pouvoir découper et lancer en même temps les travaux émane de "notre conviction et de notre engagement à mobiliser la totalité du montage financier avant de démarrer le chantier". Si l'autoroute démarre sur toutes les sections, a indiqué M. Ghellab, le découpage permettra de maîtriser le montage financier et de rendre ces opérations accessibles aux entreprises marocaines. Il permet aussi le transfert de fonds publics mobilisés au maximum vers le secteur privé national pour qu'il y ait une capitalisation et une valeur ajoutée susceptibles de générer des emplois, a relevé M. Ghellab.