Michael Jackson est accusé d'attentats à la pudeur sur la personne d'un mineur de moins de 12 ans. La star-pop, qui proclame son innocence, encourt trois à huit ans d'emprisonnement. Le tout sous un cortège médiatique impressionnant. “Wanted“ par les autorités américaines. “Qu'il revienne ici et qu'il se rende !...“, recommande avec fermeté un procureur. Un shérif parle de plusieurs chefs d'inculpation, dont chacun pourrait entraîner de trois à huit ans de prison. Un ranch où une soixantaine de policiers a effectué une méga-perquisition pour “récupérer des éléments de preuve de nature à corroborer les déclarations de la victime“. Une mobilisation médiatique impressionnante. Des caméras, dans des hélicoptères, braquées sur tous les jets privés atterrissant sur les aéroports de la région de Santa Barbara. Des centaines d'objectifs se bousculant pour immortaliser le moment où l'intéressé apparaîtra menotté. L'autre star de la Californie, le tout nouveau gouverneur Arnold Schwarzenegger, a préféré rester chez lui mercredi dernier : tous les objectifs étaient braqués sur Michael Jackson. Motif : attentats à la pudeur sur la personne d'un mineur de moins de 14 ans. Ou “contacts sexuels avec un mineur“, selon l'expression du chérif de Santa Barbara. L'impressionnante mobilisation des caméras a réussi à immortaliser les mains menottées dans le dos de Michael Jackson lorsqu'il s'est rendu à la police de Santa Barbara. Il avait auparavant négocié sa reddition. Il a rendu son passeport et remis sa caution, fixée à 3 millions de dollars. La frénésie médiatique a été telle qu'elle a fait un martyr. Un caméraman est mort d'une crise cardiaque dans la foule. Personne ne s'intéressera à lui ! Même l'affaire de l'ancienne vedette de football, OJ Simpson, n'avait pas provoqué une hystérie médiatique aussi tonitruante. Pourtant les images qui montrent la star pop sous tous les angles possibles sont accompagnées d'un appauvrissement verbal. L'intéressé a lâché une déclaration laconique, empruntée au jargon de l'athlétisme. «Les mensonges courent des sprints, mais la vérité court des marathons. Elle gagnera ce marathon au tribunal.» Le clan familial fait bloc autour du benjamin des Jackson Five. Son frère Jermaine a explosé sur CNN dénonçant un “lynchage moderne“ et le “système“ qui a conduit à cette nouvelle affaire. L'entourage de Michael Jackson a accusé la police de vouloir saboter la sortie de son dernier album, “Number Ones“. Le procureur de Santa Barbara a démenti toute synchronisation, précisant, très curieusement, que ni lui ni le shérif “n'appréciait ce genre de musique et ne suivait la carrière“ du chanteur. Les médias ne sont pas les seuls à s'intéresser au sort de Michael Jackson. Les admirateurs du chanteur allument des bougies devant Neverland, le ranch californien de leur idole. Des pétitions ont été lancées sur le Net pour exiger que «Michael soit laissé tranquille». Quant à la supposée victime des contacts sexuels, selon diverses sources médiatiques, il s'agit d'un garçon de 12 ans qui, souffrant d'un cancer, aurait demandé à une association caritative d'exaucer son vœu de rencontrer Michael Jackson. Et c'est après des confidences alarmantes que la psychiatre de l'enfant aurait décidé d'alerter les autorités de Los Angeles. Cette affaire n'est pas la première du genre où Michael Jackson est soupçonné de pédophilie. En 1993, il avait été accusé d'attouchements sexuels à l'égard d'un enfant. Ses parents avaient renoncé à inculper le chanteur, après avoir reçu des millions de dollars. Il était à l'époque difficile de contraindre un mineur, victime d'abus sexuels, à témoigner. Et c'est suite à la première affaire de la star que la loi sur l'instruction de la pédophilie a été réformée en Californie. Désormais, il n'est plus possible de faire taire un enfant en achetant le silence de ses parents.