L'aboutissement de l'accord de libre-échange entre le Maroc et les USA constitue une véritable opportunité. La réussite du processus des négociations en cours est tributaire de l'encouragement d'une démarche participative et critique des intervenants politiques mais aussi économiques. L'aboutissement de l'accord de libre-échange entre le Maroc et les USA constitue une véritable opportunité. La réussite du processus des négociations en cours est tributaire de l'encouragement d'une démarche participative et critique des intervenants politiques mais aussi économiques. La présentation par la CGEM de ses craintes lors de la visite de la délégation menée par la sous-secrétaire d'Etat au Commerce, Mme Maria Cino, marque un tournant dans le déroulement du processus de négociation de l'accord de libre-échange avec les américains. En effet, cette prise de position exprime le début d'une réappropriation du tissu économique du débat sur les enjeux de ces tractions dont le troisième round s'est tenu cette semaine à Rabat. Jusqu'à une date récente, la confédération n'a pas développé une vision claire sur son approche du déroulement des pourparlers avec les américains. Or, aujourd'hui, le patronat a pris des positions claires sur six aspects déterminants de l'accord en gestation: le textile, l'agriculture, les services, la propriété intellectuelle, les marchés publics, les domaines de travail et de l'environnement. L'initiative de ce regroupement professionnel relance également la polémique sur le déséquilibre économique entre les deux signataires de l'accord. Néanmoins, une chose est sûre : le profit qui sera tiré de cette convention bilatérale dépend de la réactivité du tissu économique marocain. Ce dernier doit se départir de ses réflexes protectionnistes et la logique interventionniste de l'Etat. Et pour cause, les gisements du partenariat maroco-américain sont importants en matière des technologies de l'information, du tourisme, du textile-habillement, la métallurgie et l'électricité. Sans oublier aussi, l'industrie de la pêche qui recèle un potentiel indéniable. Au-delà des craintes soulevées par la CGEM, dont nombreuses d'entre elles sont légitimes, le challenge pour concrétiser le chantier de l'accord reste, en premier lieu, le renforcement du lobbying des professionnels. Objectif : garantir la ratification par le Congrès américain du traité de l'ALE. La présence de 120 entreprises américaines sur le marché avec un investissement global annuel de l'ordre de 750 millions de Dollars est l'un des vecteurs de ce processus de lobbying. La Chambre de commerce américaine au Maroc (AmCham) a créé dans ce sens une commission dédiée au soutien et au suivi de l'accord. Le lobbying n'est pas suffisant. La mise à niveau linguistique du système éducatif s'impose pour garantir que les Marocains pourront tirer profit de cette convention. La maîtrise de l'anglais est indispensable pour permettre aux investisseurs américains potentiels de trouver des interlocuteurs adéquats et des ressources humaines locales qualifiées. De l'alchimie qui résultera de la conjugaison de ces différents facteurs dépendra la réussite du processus de dynamisation de l'économie dans un contexte de globalisation.