JLL décrypte de nouveau la tendance de l'activité immobilière professionnelle à Casablanca. La société leader du conseil en immobilier d'entreprise observe une stabilité du marché en 2019. Le calme ne devrait pas trop durer. Et pour cause, l'introduction des OPCI au niveau national donnera un coup de fouet à ce marché, notamment à Casablanca. En effet, les experts du JLL s'attendent à ce que ces fonds ainsi que les nouveaux programmes d'investissement immobilier récemment approuvés redynamisent l'immobilier professionnel et attirent davantage d'investisseurs étrangers dans l'avenir. C'est d'ailleurs ce que confirme Walid Riahi, analyste senior – expertise, études et recherches chez JLL Maroc. «Le Maroc devient une cible stratégique pour les investisseurs internationaux qui cherchent à diversifier leurs portefeuilles d'investissement immobilier. Les récents agréments de fonds OPCI délivrés par l'AMMC ouvrent la voie à un nouveau véhicule de placement qui s'est montré très attractif dans d'autres marchés», assure-t-il. En décortiquant la situation du marché au deuxième semestre de l'année, JLL constate une atonie de l'activité . La situation reste marquée par un repli des transactions pour l'ensemble des actifs. «Seules quelques livraisons ont été enregistrées sur le marché, d'autres achèvements sont néanmoins attendus à court et à moyen termes», retient-on du rapport de JLL. En dépit de ce contexte, l'entreprise observe une maturité du marché de bureaux tandis que l'activité Retail montre des signes de saturation, notamment dans le centre-ville. De même, le marché hôtelier poursuit, pour sa part, son expansion. Round up des différents constats de JLL. Une superficie commerciale de 345.000 m2 d'ici 2022 La saturation du Retail dans le centre-ville a poussé des enseignes à se développer dans la périphérie de Casablanca. En dépit de l'achèvement de deux nouveaux centres commerciaux aux contours de Casablanca, l'activité Retail est restée stable en 2019. Le taux de vacance a baissé à 7%, contre 9% au premier semestre de l'année. «Bien que les taux de vacance aient diminué, la croissance soutenue du e-commerce et la forte concurrence du street retail incitent les développeurs à repenser leurs concepts commerciaux et à mettre davantage l'accent sur l'enrichissement de l'expérience client avec plus d'espaces alloués à la restauration et au divertissement», observent les experts de JLL. La surface totale des centres commerciaux à Casablanca a atteint environ 190.000 mètres carrés à fin 2019. L'offre future de ce segment devrait ajouter environ 155.000 mètres carrés de surfaces commerciales au marché d'ici 2022 pour porter la surface totale des centres commerciaux à 345.000 mètres carrés. La baisse des loyers industriels attendue JLL anticipe dans son analyse une baisse des loyers industriels au cours des prochaines années. Ceci s'explique par les tarifs compétitifs proposés par les grands projets. «La disponibilité limitée de terrains industriels à des prix compétitifs a longtemps freiné le développement du secteur industriel à Casablanca. Une grande partie des zones urbaines destinées à un usage industriel n'a jamais été développée, créant ainsi un terrain propice à la spéculation foncière», peut-on lire de l'analyse de JLL. S'agissant des principaux projets en cours de développement à Casablanca, on cite la zone industrielle d'Oulad Hadda (840 ha) à Mediouna ainsi que la zone industrielle d'Ahl Loughlam à Sidi Bernoussi (10 ha). Casablanca devrait arbiter dans les années à venir le parc industriel de Sahel Lakhayayta (140 ha) prévu dans le cadre du Compact II du Millennium Challenge.