Les spéculations vont bon train en ce qui concerne les prochaines élections présidentielles américaines et les experts et observateurs semblent accréditer l'idée d'une femme à la tête de l'exécutif US, encouragés en cela par la réponse "équivoque" de la secrétaire d'Etat, Condoleeza Rice, à une question qui lui été posée récemment sur ses intentions de se présenter en 2008. L'autre candidate probable, souvent qualifiée de "meilleure chance" des démocrates pour le prochain scrutin présidentiel n'est autre que le sénateur de New York, Hillary Clinton. Pour Donald Lambro, éditorialiste au quotidien "The Washington Times", Condoleeza Rice a démontré tout au long de son parcours professionnel "les qualités requises" pour remplir la fonction de Président des Etats-Unis, notant que son profile politique semble bénéficier du soutien des minorités, notamment celui de la communauté afro-américaine. Il a rappelé à cet égard que le soutien des minorités est devenu crucial à tout candidat à la Maison Blanche, dans la mesure où les deux dernières élections ont clairement démontré que la marge de victoire de George W. Bush n'était pas écrasante, loin de là. S'exprimant, mercredi dans la capitale américaine, lors d'une rencontre avec des journalistes représentant plusieurs média arabes, dont l'Agence Maghreb Arabe Presse, dans le cadre d'un programme initié par le Foreign Press Center de Washington, Lambro a relevé que Condoleeza Rice pourrait bien avoir à croiser le fer avec Hillary Clinton, dans ce qui serait une première dans l'histoire des Etats-Unis. Plusieurs sites web officieux ont vu le jour pour promouvoir la candidature de la secrétaire d'Etat "une femme remarquable qui peut faire beaucoup pour le pays" et "la persuader afin de se présenter aux élections de 2008". Il a en outre indiqué que Hillary Clinton semble se positionner pour rassembler le Parti Démocrate grâce notamment à son charisme et à "sa touche humaine", chose, a-t-il dit, qui faisait défaut à John Kerry, qui était souvent décrié pour son côté indifférent et ses manières aristocratiques. Déclinant d'abonder dans ce sens, Stuart Rothenberg, directeur de "The Rothenberg Political Political Report", une publication affiliée à l'hebdomadaire britannique "The Economist", a tenu à souligner que les ambitions présidentielles de Mme Clinton seraient entravées notamment par ses idées de gauche et le fait qu'elle soit sénateur, rappelant que cela fait plus de quatre décennies qu'un sénateur n'a pas été élu président. Le dernier en date était John Kennedy. Il s'est d'autre part dit convaincu que deux défaites consécutives du parti démocrate ne signifient pas nécessairement que cette formation est condamnée à une longue traversée du désert et l'installation d'une "ère républicaine", notant toutefois que le retour des démocrates à la Maison Blanche passe par leur capacité à démontrer qu'ils sont capables de mener, entre autres, une politique étrangère agressive. "En déclarant avoir voté pour la guerre en Irak et puis contre celle-ci Kerry a envoyé des messages confus aux électeurs à un moment où les Américains s'attendaient à une position tranchée", a-t-il aux clichés qui collent aux démocrates dans ce domaine, à un moment où les forces américaines étaient engagées en Irak. En attendant les élections de 2008, le lectorat américain peut bien opter pour l'originalité et porter Condoleeza Rice ou Hillary Clinton au bureau ovale, un lieu qui leur est familier, mais dont elles aimeraient volontiers essayer le fauteuil.