La lettre de Marrakech a estimé qu'il était opportun de faire connaître Adolpho juan dias de Velasco, doyen de la Mamounia, surtout aux lecteurs marocains car des dizaines de reportages ont été faits sur lui par les médias étrangers. J'ai toujours parlé de Marrakech en disant qu'elle attirait les stars, les personnalités, les touristes… Parfois l'envoûtement de la personne s'est produit il y a bien longtemps pour cette ville des 7 Saints. Par son charme, cet ‘‘eden'' de repos, de méditation et de rêves a ébloui depuis longtemps un grand monsieur que les médias ont surnommé «l'hidalgo de la Mamounia» ou encore le prince de l'élégance de Marrakech, celui qui reçoit le gotha, les têtes couronnées, les artistes, les écrivains, les personnalités politiques… il s'agit de l'incroyable Adolpho Juan Dias de Velasco, que les intimes appellent Adolpho. Depuis longtemps, la personnalité de ce grand monsieur retenait mon attention, chaque fois dans des réceptions, des restaurants ou à côté tout simplement de sa célèbre galerie de la Mamounia, où élégance, artisanat de qualité et mode marocaine constituent la base de ce lieu magique, une des institutions à l'intérieur de l'hôtel La Mamounia. La lettre de Marrakech a estimé qu'il était opportun de le faire connaître surtout aux lecteurs marocains car des dizaines de publications, de reportages et de portraits ont été faits sur lui par les médias étrangers tel, que : Maison française, Madame, Marbella Magazine, Point de vue, Prestige magazine, Town & country, Ambiente… Lorsque nous avons pris rendez-vous chez lui cette semaine, j'étais de nouveau ébloui par sa maison que je connaissais déjà de jour, mais la nuit cette demeure prend une autre dimension : ce n'est pas une maison, l'intérieur est un jardin, orné de meubles anciens (marocains, indiens, tableaux et surtout photos des plus grands de ce monde et notamment la Famille royale). Qui s'assemble se ressemble, vieux dicton qui s'applique à ce «phénomène de la nature», car Adolpho est un personnage hors du commun tout comme sa demeure qui jouxte les Jardins Majorelle où son voisin Yves St Laurent s'est installé depuis longtemps. La cuisine d'Adolpho est un endroit rangé, élégant, on dirait une galerie d'art où justement YSL lui dédicace, depuis plus de 25 ans et chaque année, une toile en sérigraphie que l'ancien maître de la mode réalisait de sa main et offrait à ses vrais amis. Originaire du Nord de l'Espagne, Adolpho quitta jeune son pays pour Londres afin d'approfondir la langue anglaise mais surtout se perfectionner dans l'art en général et son histoire. Ayant obtenu un contrat de 7 ans à Los Angeles pour devenir acteur, dont le profil on le sent d'un garçon élégant, distingué et beau, il s'arrêta à Tanger avant d'aller aux USA. Là il s'est produit un flash avec cette ville et tout de simplement il dit adieu à son voyage américain. «Ici, j''ai été ébloui, subjugué pris par quelque chose d'inexplicable», dit-il. Adolpho s'est senti comme protégé, intégré et surtout il a trouvé ce qui lui manquait ailleurs… Il sentait que le pays lui parlait, l'envoûtait et qu'il lui donnait une force intérieure. De notre pays, il déclare encore : «J'ai senti la magie, j'ai découvert ce qui me manquait, une sensation d'aimer et d'être aimé, être protégé, une raison d'être, un respect mutuel. Il a bien entendu découvert plusieurs personnes et amis qui lui ont fait aimer le Maroc. Ici et nulle part ailleurs, certains mots prennent réellement leur signification : tendresse, tradition, respect, amour, tolérance, hospitalité. Tout cela m'a encouragé, dit-il, à rester dans votre pays, le mien aujourd'hui. Il acheta ainsi une kasbah attenante au Palais royal de Tanger. C'est un palais de multiples niveaux, de terrasses, lieu immaculé d'un univers stylisé d'or et d'argent, de miroirs avec des décors d'orient, endroit mythique. Au fond de la maison , un patio fleuri recèle meubles et trésors et une piscine dominant le détroit de Tanger «la haute». A tout cela s'ajoute, chez cet homme, une qualité, c'est celle de la générosité, prêt à recevoir et à donner, un cœur ouvert, un être auquel on s'attache, sans savoir pourquoi. Adolpho, accorde beaucoup d'importance aux mots de l'amitié et de la confiance. Grâce à cela, il a eu beaucoup d'amis qui l'apprécient et le respectent. Si Tanger a été un tremplin dans la vie d'Adolpho, le Maroc à travers les voyages entrepris, lui a procuré des sensations fortes : celle du bien-être, de l'aventure ou de la découverte. Ainsi, il découvre l'artisanat marocain en général qui va l'intéresser pour lui donner son empreinte personnelle en transformant les choses simples en objets raffinés, de classe et de style élégant .` La visite de Marrakech, au début, lui a fait connaître les mounuments historiques, les palais du «Glaoui, celui de «l'Ayadi» ou encore la maison «Chraïbi» de bab Doukkala. Revenons de plus en plus à Marrakech, il décida donc de s'y installer dans cette belle maison. C'était au départ un green-house, des cars. Mais à la rencontre d'un certain monsieur Fenjiro, directeur de la Mamounia en 1964, Adolpho se voit offrir la galerie de la Mamounia par l'ONCF, et l'aventure marrakchie va démarrer et se maintenir jusqu'à ce jour. Il y aura des livres à écrire par de Velasco sur les personnalités, le gotha de passage à la Mamounia, il en parle aux amis, ne veut pas l'écrire pour l'instant . Il a vu passer et a connu, par exemple, Arabella Churchill, petite-fille du célèbre premier ministre anglais dont une suite porte son nom à l'hôtel Mamounia. C'était à New York, la patronne de Vogue Diana Vreeland, maîtresse de couture à New York et qui n'est autre que la mère de l'ex-ambassadeur Vreeland des USA au Maroc, actuellement résident marrakchi à la Palmeraie. Nous savons tous que la «Mamounia» a été rénovée en 1985 pour besoin de raffraîchissement. Qu'en pense notre ami, Adolpho? C'est un new-look à la Pacard, formidable en ce temps, elle l'est moins aujourd'hui avec un style un peu démodé et quelques teintures dégradées. Heureusement qu'Alberto Pinto vient de restaurer certaines suites avec un style marocain simple, avec poteries anciennes, de la terre cuite avec des matériaux simples des années 30. Quant au restaurant marocain, tout a été bien fait, sauf ces poignards accrochés au mur dont il n'est pas tout à fait d'accord comme du reste beaucoup de gens. De toutes les façons, la Mamounia de Marrakech ne pourra jamais être dépassée ni surclassée par tout autre établissement au Maroc. Quant à Marrakech, je voulais qu'il me dise ce qu'il en pense aujourd'hui avec 40 ans de recul et de vie dans cette cité mythique. Adolpho n'hésite pas une seconde pour me répondre : vois-tu, mon cher Aziz, Marrakech, c'est la concentration d'odeurs, de saveurs, ville de l'actualité, du renouveau, celle du temps passé, de la dignité, de l'affection et de l'amour. Il a trouvé sur notre terre la paix pour créer , avec les différentes couleurs qui sont pour lui, une source inépuisable d'inspiration continue. Résider à Marrakech, c'est être privilégié, être béni des dieux et cela vous permet de cultiver un art de vivre, un sens humain de générosité et d'hospitalité, un sens d'amitié. Marrakech, grâce à son charme, fait oublier à chacun, le monde de l'individualisme car ici les gens sont proches, ayant gardé la notion des vraies valeurs de la vie, du respect de l'autre. Marrakech est extraordinaire, ce qui permet une cohabitation naturelle entre les gens de la médina et des étrangers venus s'installer dans les riads mais aussi ceux de la palmeraie dans leurs demeures de rêves. Si l'on ajoute un élément fondamental qui est celui de la cuisine marocaine, parmi les plus réputées du monde, Marrakech semble être le lieu de l'art et de la fête, et celui où la civilisation demeure vivante. Adolpho est un homme qui aime le Maroc, il me demande de lui laisser la parole, un moment pour me parler de la Famille royale qu'il connaît naturellement et qui le connaît. Il me dit : tu sais Aziz, Feu Hassan II était un homme fabuleux, généreux, intelligent, un homme de valeur, un grand Roi de tous les temps. Si on me demandait de désigner l'homme du xxème siècle, Feu Hassan II arrivera largement en tête, disait Adolpho. Il me chuchote que Mme Tatcher était pour lui une grande dame aussi. Votre Roi est l'homme qui a construit le Maroc d'aujourd'hui. On a beau critiquer, mais Feu Hassan II était un homme visionnaire, un homme de paix, le plus pacifiste du monde, un homme de valeur qui, sans lui , jamais nous en serions là. Regardez tout le monde vient à Marrakech, y achète des demeures, y revient avec plaisir dans ce pays d'ouverture et de tolérance, de respect mutuel et où toutes les nationalités, les croyances et les religions cohabitent, tout cela c'est le Maroc moderne, bâti par votre Roi. Aujourd'hui, plus qu'avant, S.M. le Roi Mohammed VI œuvre dans le même sens et déjà jeune roi, il est aimé, adoré par son peuple et respecté par toute la sphère politique mondiale. Cela n'existe pas ailleurs, dans d'autres contrées africains ou autres. L'amour que porte le peuple marocain pour son roi est sincère, ancestral… Marrakech, pour y revenir, reste un endroit magique, et une ville qui s'améliore qui devient positive, et connaît un renouveau digne des plus belles villes du monde, une ville refaite dans le cadre de l'environnement, un jardin d'Eden, tous les soins y sont apportés pour la rendre encore mieux qu'avant, mais en gardant son charme naturel, historique, traditionnel. C'est aussi une ville de sécurité jour et nuit, cela a beaucoup d'importance pour les étrangers ou les touristes. C'est aussi, dit-il, la ville qui abrite mon ami Yves St Laurent, le grand peintre Claudio, le prince Poniatowski, et surtout la ville où vivait la regrettée comtesse de Breteuil dans la fameuse «villa Taylor», les Hermes, sans oublier mes nombreux amis marocains. Voilà mon cher Aziz ce qu'est Marrakech, c'est un lieu magique de rencontre. Du reste, ce jour-là avant de le quitter, la table du salon était décorée pour accueillir plus de vingt personnalités dont l'ancien ministre des Affaires étrangères français, Jean François Poncet, encore un ami de Marrakech. Avec son ami et associé, Redouani Hassan on se quitte avec une dernière parole d'Adolpho : J'aime le Maroc et beaucoup, nullement ailleurs.