T'hami El Khyari, secrétaire général du Front des forces démocratique (FFD) réclame l'amélioration de la sécurité pour défendre la stabilité et les choix démocratiques du pays. ALM : Quelle est votre réaction à l'égard des attentats ? T'hami Khyari : Notre première réaction, nous l'avons exprimée immédiatement après les événements. Nous avons dénoncé avec vigueur et la plus grande énergie ces actes odieux et barbares qui portent la marque de l'intégrisme, nos condoléances aux familles des victimes innocentes de ces actes barbares et appelé le peuple marocain à la vigilance et à la mobilisation, aujourd'hui et plus que jamais, autour de SM le Roi. Dans le même ordre, nous avons souligné la nécessité de consolider le Front intérieur pour défendre la démocratie, nos acquis de stabilité et de paix. Bref, nous n'avons fait que refléter le sentiment et les aspirations de l'unanimité des Marocains. Quel regard portez-vous sur ces événements? Bien entendu, nous devons approfondir notre réflexion sur la question du terrorisme notamment pour essayer de comprendre comment nous sommes arrivés à ce stade. Il va sans dire que toutes les composantes de la société assument une part de responsabilité dans ce qui vient de se passer. Je crois que ce qui s'est passé n'est que l'aboutissement final d'un long processus durant lequel nous avons laissé passer d'autres formes de terrorisme, notamment lorsque nous avons laissé ces gens terroriser la population en imposant une sorte de conduite vestimentaire, des manières spéciales de se coiffer et des façons étranges de faire la prière. Nous avons, également, une part de responsabilité dans la mesure où nous nous sommes tus sur leurs modes de s'organiser et de sillonner, en long et en large, les quartiers populaires. En bref, et l'Etat et la société assument leur part de responsabilité. Aussi, il est temps de s'interroger sur la place de l'Islamisme politique. Faut-il continuer de les laisser agir comme si le Maroc était réellement divisé entre Musulmans et non-musulmans ? Est-ce que vous voulez dire qu'ils n'ont pas de programmes politiques ? Effectivement. Nous constatons que ces gens n'ont aucun programme politique ou économique. Toutes leurs énergies sont focalisées sur la question vestimentaire et les femmes. Un terrain, jusque-là fragile et suscitant la résistance de toutes les forces rétrogrades. Bref, comment nous avons pu permettre tout cela ? Il est donc clair que l'Etat et la société doivent assumer leur responsabilité. Dans le même ordre, il faut s'attaquer au phénomène de l'intégrisme. Car, il n'y a pas seulement que le profil du Kamikaze, pauvre et marginal (marginalisé). Il y a aussi une partie de la bourgeoisie qui finance ces activités. Aussi, il est temps de réviser certaines attitudes prévalant au niveau de certains milieux de l'Etat qui pensent qu'il faudrait se passer des partis politiques, aussi bien au niveau de la gestion de la chose publique qu'en ce qui concerne l'encadrement des citoyens. Enfin, est-ce que vous croyez que ces attentats pourront entamer le processus de démocratisation du pays ? Il n'y a pas de développement et de démocratie sans stabilité de la société. Dans ce cadre, nous n'avons jamais cessé de proclamer haut et fort que le renforcement de la sécurité du pays doit s'inscrire en tête de liste des préoccupations de l'Etat, car, il n'y a pas non plus de démocratie ou de développement sans sécurité ; ce qui nécessite l'amélioration des moyens d'intervention des sphères concernées.