L'approche du CDVM, en matière de communication financière marque des points. Elles sont désormais 21 sociétés, sur les 53 cotées, à respecter les règles de l'autorité. Il faut croire que l'approche adoptée par le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) en matière d'incitation à la bonne gouvernance d'entreprise fait des émules. La philosophie de «l'autorité qui veille sur votre épargne», comme rappelée constamment par son directeur général Dounia Taarji, laisse la part grande à la mise en valeur du bon exemple, au lieu d'opter, aveuglement, pour la sanction. En tout cas, cette approche donne de bons résultats. Au terme du premier semestre, elles sont au nombre de 21 sociétés à se conformer aux recommandations du CDVM en matière de publication d'informations financières. Ce qui constitue une hausse par rapport au 1er semestre 2002 où seules 19 sociétés ont publié leurs comptes et charges. Aluminium du Maroc, Auto Hall et La Marocaine Vie sont désormais les trois nouvelles sociétés à rejoindre les sociétés déjà acquises aux règles du CDVM. Par contre, la société LGMC n'a pas suivi ladite recommandation, contrairement au 1er semestre 2001/2002. Aussi, Aced et Maroc Leasing sont les deux nouvelles sociétés acquises à la cause de la publication des états des créances en souffrance et des provisions correspondantes. Elles sont désormais 11 sociétés à le faire au lieu de 9 précédemment. Toutefois, le nombre de sociétés ayant respecté la recommandation relative à la publication des commentaires est resté inchangé. Un autre point positif relevé par le gendarme de la Bourse mentionne que les recommandations relatives à la publication des commentaires sur les résultats ont été respectées par 29 sociétés contre 25 au titre de la même période 2002. Par contre, les réunions avec les analystes et la presse spécialisée n'ont pas encore la cote. 10 sociétés seulement l'ont respectée contre 7 en 2002. Il est tout de même intéressant de relever l'effort entrepris par la société Aluminium du Maroc. Elle est la seule société à respecter la recommandation relative à la publication des indicateurs trimestriels. «Le CDVM tient à féliciter les émetteurs mentionnés ci-dessus pour leurs efforts en faveur d'une information financière de meilleure qualité et les encourage à maintenir et à renforcer leur démarche» tient à préciser le gendarme de la Bourse dans son communiqué relatif au respect des recommandations relatives à l'information financière. À travers cette démarche, le CDVM lance à nouveau un appel à des initiatives réalisables afin de mieux encourager la gouvernance d'entreprise. L'amélioration, l'adaptation continue et le strict respect des codes déontologiques ne sont plus donc facultatifs, applicables selon les circonstances ou l'humeur du chef d'entreprise, mais une option stratégique. La gouvernance d'entreprise est par ailleurs devenue un critère d'attente des analystes et des investisseurs. Les acteurs du marché boursier se sont préoccupés d'assurer une mise en place de la «gouvernance d'entreprise» à l'occasion des privatisations et face à l'importance fondamentale des investisseurs étrangers, dont les fonds de pension américains. La gouvernance d'entreprise peut être considérée comme un équilibre entre la primauté inconditionnelle de l'actionnariat et les excès de l'ère managérial. Ainsi, l'éveil à la gouvernance d'entreprise des opérateurs boursiers traduit la préoccupation des gérants de fonds de développer la valeur des investissements de leurs clients en exerçant tous les droits que leur confère le statut des actionnaires. Il s'agit d'une participation active aux assemblées mais aussi de ne pas se contenter, comme relevé par les observateurs boursiers, de la «Wall Street Walk», mais d'exercer leur influence sur la gestion en exerçant si besoin les recours contentieux.