Ils ont remporté 96,18% des voix Le binôme Chakib Alj et Mehdi Tazi officiellement à la tête de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Bien que le résultat ait été connu d'avance du fait qu'il s'agissait d'une candidature unique, le nombre de voix remportées lors de cette nouvelle assemblée élective illustre la confiance que témoignent les membres de la confédération à l'égard du duo Alj-Tazi. En effet, le binôme a décroché 4.112 voix, soit 96,18% des votes. Un taux qui reste élevé par rapport aux élections de 2018 durant lesquelles Salaheddine Mezouar et son colisitier ont été élus à un taux de 77,96%. L'arrivée de Chakib Alj et Mehdi Tazi à la tête du patronat devrait insuffler une nouvelle dynamique au sein de la confédération ayant connu dernièrement des tiraillements internes. Pour rompre avec le passé, le nouveau mandat 2020-2023 se place sous le signe de la confiance. D'ailleurs, Chakib Alj et Mehdi Tazi, respectivement président et vice-président de la CGEM, ont bâti leur vision autour de cette conviction. L'engagement étant de faire de la CGEM une entité forte, un partenaire de l'Etat qui joue pleinement son rôle et rehausse la contribution du secteur privé dans le développement du pays. Ces ambitions ont été réitérées lors de l'assemblée ordinaire élective de la CGEM, tenue mercredi 22 janvier à Casablanca en présence des «past présidents» dont Meriem Bensaleh-Chaqroun ayant conduit la confédération pour deux mandats successifs. «C'est avec une grande émotion que j'endosse aujourd'hui cette responsabilité de président de la CGEM. Ce moment marque la fin d'une campagne riche, enrichissante et efficace», s'exprime dans ce sens Chakib Alj. Le nouveau président a promis à l'assistance une CGEM forte, efficace et fédératrice. «Nous sommes là pour faire aboutir et porter la vision de tout le monde. Cette nouvelle étape commune s'inscrit sous le signe de la confiance dans l'avenir de notre pays», précise-t-il. Pour sa part, le vice-président Mehdi Tazi a rappelé les principaux chantiers prévus pour ces trois prochaines années. Le programme établi se veut le fruit d'un travail d'équipe, de concertation et d'échange avec toutes les composantes de la confédération. «L'ambition de notre programme est très forte. Nous ne l'atteindrons que si nous changeons de paradigmes dans notre manière d'opérer. Nous devons revaloriser notre posture et renforcer notre capacité de production intellectuelle. Nous nous voulons une confédération d'entreprises responsables et citoyennes ancrées dans leur environnement et conscientes de leur rôle dans le développement socio-économique inclusif des territoires», assure Mehdi Tazi. Et d'insister sur le fait que «la CGEM doit se caler sur les grands chantiers de l'Etat avec un pouvoir accru sur les problématiques régionales et une responsabilité accrue des fédérations selon leurs spécificités sectorielles». La feuille de route du binôme Chakib Alj et Mehdi Tazi s'articule autour de quatre blocs. Le premier axe porte sur la levée de contraintes qui pèsent sur les entreprises, notamment celles qui opèrent dans l'industrie. Une reconquête du marché marocain s'impose pour les entreprises industrielles. Toutefois des défis restent à relever, notamment la facilitation de l'accès au marché public et l'élaboration de solutions consensuelles pour l'intégration de l'informel dans le formel. Le nouveau binôme s'engage, par ailleurs, à améliorer les conditions dans lesquelles les entrepreneurs évoluent, et ce en apportant un intérêt particulier à la TPME. Parmi les chantiers prévus dans ce sens, le développement de solutions audacieuses pour le financement de la TPME, l'amélioration radicale des délais de paiement ainsi que la dématérialisation des procédures administratives pour simplifier davantage les démarches. Le deuxième axe défini concerne l'ouverture sur des nouveaux marchés en mettant en place des dispositifs efficaces à l'export et en tirant profit des opportunités offertes par les nouveaux secteurs tels que l'économie sociale et solidaire, l'économie verte et la technologie 5G. Le secteur de la culture est également au cœur des préoccupations de la nouvelle équipe. De même, le nouveau binôme œuvre pour ce mandat à renforcer la compétitivité du secteur privé en relevant des défis de taille. Citons à cet effet l'alignement de la réglementation du travail avec les besoins de flexibilité des entreprises, la réflexion sur le code du travail ou encore sur la réglementation du droit de grève. Le binôme plaide, aussi, pour une politique fiscale qui favoriserait la compétitivité et permettrait de garantir des conditions équitables de concurrence, en encourageant davantage la transformation locale. L'enjeu étant également de réduire le coût logistique, d'impliquer davantage le secteur privé dans le volet formation ainsi que de miser sur l'innovation et la digitalisation.