Présidente de la Fédération des industries de la mer (FIM), Khadija Doukkali aime monter toute seule aux filets. Portrait. Qu'est-ce qui fait courir Khadija Doukkali ? Récemment élue dans un contexte houleux à la tête de la Fédération des industries de la mer ( FIM) en lieu et place de Mohamed Benjelloun qui a consommé ses deux mandats réglementaires, Khadija Doukkali, la quarantaine bien assumée, aime apparemment les sunlights et ne rechigne pas comme son prédécesseur à monter aux filets. Cette femme que l'on dit de caractère a profité de la crise qui secoue actuellement le secteur de la pêche pour faire son premier baptême de feu en prenant d'assaut les médias. Un entretien dans la presse, une émission à la radio, une déclaration par ci, un commentaire par là…. Le ton est “hauturièrement“ docte, apparemment expert. Ses adversaires trouvent qu'elle en fait un peu trop au risque de se griller comme une sardine. Quant à ses amis, ils lui reconnaissent un certain courage comme celui d'être une opposante farouche au patron des patrons. Mais que cherche donc cette femme loquace au sourire un brin brumeux et au regard irrésistible ? Ne lui manque, semble-t-il, que la reconnaissance de ses pairs et la notoriété qui mène en haut de la pyramide. Mme Doukkali, qui affiche une pêche d'enfer à faire pâlir de jalousie le ministre de tutelle Taïeb Rhafès, n'a rien à cacher. Elle dévoile tout. Quelle transparence ! Atout qui vaut son pesant de poulpe, elle sait naviguer entre les mille et un courants et contre-courants qui agitent les eaux troubles de l'écosystème marin marocain. Ce n'est plus de la pêche mais du surf en haute mer. Un jeu d'équilibrisme hautement périlleux dans une bio-masse déjà très fragile . Au fond, Khadija Doukkali, qui est loin d'être un enfant de chœur, ne roule-t-elle pas que pour elle-même ? Amie et admiratrice de El Mostapha Sahel du temps où celui-ci tenait le gouvernail du secteur, membre active de l'association des femmes chefs d'entreprises, affiliée à la CGEM,cette heureuse héritière bon chic bon genre (elle est patronne de l'entreprise de pêche Tevap) ne fait rien au hasard. De l'ambition, elle en a à revendre. Ses soutiens et ses adversaires dans une filière où rien n'est définitif, elle les connaît un par un. Maintenu dans l'ignorance des dessous des cartes maritimes, Taïeb Rhafès, qui est dans le collimateur du lobby des poulpiers, doit se méfier de cette dame qui apparemment ne veut que du bien au poisson national. Sacrée Khadija Doukkali !