Dans la région où nous sommes, la superficie de l'olivier est passée, selon la DPA, de 7.700 ha à 20.000 ha avec 145% d'augmentation depuis le Plan Maroc Vert de 2008 à 2019. Cette augmentation est due au système de goutte-à-goutte et aux apports du Fonds de développement agricole. Nous sommes au douar Aghbalou, à une soixantaine de kilomètres de Marrakech, où des plantations d'olivier offrent une magnifique vue. Pour profiter de ce plaisir, il faut passer par une route montagneuse sinueuse et pleine de vase. Un trajet qui valait la peine pour rencontrer de petits agriculteurs qui se félicitent de la production de ces plantations faites depuis 4 ans et qui donnent leurs fruits. Un succès à raison de 85% Rencontré sur place, Mohamed Tijani, agriculteur et président de l'Association de développement et d'agriculture à ce douar sis dans la province d'Al Haouz, précise, mardi lors d'une visite offerte aux médias en marge du 6ème Salon national de l'olivier, que «l'olivier est un projet qui réussit à hauteur de 85%. C'est un bon projet». De son côté, Brahim Boukouch, membre de la Chambre agricole et agriculteur, indique que «ce projet lutte contre le chômage. Quand l'olivier a été planté ici, les femmes et jeunes ont pu travailler». «Le Plan Maroc Vert a développé cette zone rurale», détaille-t-il. A propos de la production de ces plantations, il indique qu'elle est «déjà là». Selon ses dires, plus l'arbre grandit, plus il est productif. Dans ce sens, il ne manque pas de donner l'exemple d'un grand arbre à proximité d'un oued. Celui-ci peut produire de 4 à 5 quintaux. «Dans cette zone bour, il n'y avait pas d'olivier ou de plantation», remonte-t-il le temps. Maintenant qu'il y a l'olivier, les agriculteurs peuvent semer également du blé et d'autres produits. En outre, des puits ont été utilisés à proximité de la zone. Ils se chiffrent à 5 comme le précise M. Boukouch qui ne manque pas de devoir une fière chandelle au ministère de tutelle, aux directions qui en relèvent et aux différentes autorités locales. Il rappelle dans ce sens que des formations sont dispensées aux agriculteurs qui ont un seul souci. L'approvisionnement en eau très sollicité «Il nous faut de l'eau», exalte M. Tijani. Même son de cloche chez M. Boukouch qui indique que «quand un projet de goutte-à-goutte sera mis en place, les agriculteurs pourront semer plein de produits dans le même sol». Cela étant, les efforts menés par le département de la tutelle sont de taille. A l'arrivée dans les lieux, Moulay Abdellah El Mendili, directeur provincial de l'agriculture de Marrakech, précise qu'un travail est mené sur «l'amélioration, dans le cadre du Plan Maroc Vert, de l'efficience de l'eau de par le bétonnage des canaux de l'irrigation (séguia)». En outre, les créneaux qui font l'objet de l'intérêt du ministère et de cette direction concernent l'amélioration de la production via l'extension des superficies des filières, notamment de l'olivier sur 9/000 ha comme il l'explicite. Quant au troisième volet, il porte sur le changement des attitudes des agriculteurs en matière d'adoption de nouvelles techniques agricoles. «Dans ce sens, nous avons impliqué des jeunes et des femmes dans le processus économique de la zone. C'est le créneau qui se rapporte essentiellement à l'amélioration de la production», ajoute-t-il. Grand intérêt à la valorisation De surcroît, le ministère et sa direction provinciale travaillent sur la valorisation de la production. «Nous avons construit des unités de trituration d'olives, voire une unité de valorisation de noix», détaille M. El Mendili. Aussi, la conservation des olives de table au niveau de la commune rurale d'Amghrass est assurée. Ces unités sont construites dans les centres émergents pour créer de la richesse. Et ce n'est pas tout. En matière de commercialisation, les responsables ont travaillé sur la labellisation des produits phares de la région pour donner une valeur aux produits de montagne qui sont caractérisés par leur spécificité climatique. Celle-ci donne au produit une distinction par rapport à d'autres produits. L'objectif étant, selon ses dires, «d'aider et de participer activement à l'amélioration des revenus des agriculteurs et lutter contre la pauvreté». Mieux encore, une plate-forme a été construite au niveau d'Asni en tant que carrefour touristique par excellence. La direction provinciale a également noué une relation avec le Centre régional du tourisme pour inviter les promoteurs touristiques à valoriser les produits de la montagne et pour les rapprocher notamment des touristes pour les acheter à des prix préférentiels. Cela étant, dans la contrée où nous nous sommes rendus, un bon nombre d'agriculteurs a bénéficié du projet de plantation de l'olivier. 200 bénéficiaires Ce sont, selon Ali Khoujane, membre de la direction provinciale d'agriculture (DPA), 200 agriculteurs qui ont bénéficié du projet de plantation dans le douar et sa zone. «D'ici 5 ou 10 ans, la production d'un arbre serait de 40 à 50 kilos», estime-t-il. Interrogé sur la concurrence d'Al Haouz avec d'autres régions, notamment Fès-Meknès, il indique que la 1ère occupe pratiquement la 2ème place en termes de production au Maroc. Dans la région où nous sommes, la superficie de l'olivier est passée, selon la DPA, de 7.700 ha à 20.000 ha avec 145% d'augmentation depuis le Plan Maroc Vert de 2008 à 2019. Cette augmentation est due au système de goutte-à-goutte et aux apports du Fonds de développement agricole. «Pour les rendements, nous sommes passés dans le bour d'une tonne à deux tonnes de production. Dans l'irrigué, nous sommes passés de 3 à 6 tonnes par ha et nous visons plus avec les nouvelles techniques», enchaîne-t-il. A leur tour, les unités de valorisation des chaînes ont hissé la filière olivier dans la région où il y a 4.000 ha de l'olivier et 30 km de séguia, ainsi que des associations agricoles d'olivier, voire 4 Groupements d'intérêt économique (GIE) sont créés. 2 sont implantés à Marrakech, d'autres sont à Essaouira et Chichaoua. «Nous visons Amezmiz où un GIE va englober l'ensemble des coopératives de la zone et qui a des capacités de 30 tonnes par heure qu'ils vont triturer avec la conserve de l'huile d'olive qui dépasse 300 tonnes», poursuit le membre de la DPA qui assure le suivi des plantations et oriente les agriculteurs. Une tâche assurée par Naima El Idrissi, également membre de cette direction. Dans une unité de trituration Après avoir quitté le douar, nous nous sommes dirigés vers une unité de trituration à l'entrée d'Ourika, qui produit 80 tonnes par jour. «C'est l'équivalent de 3 mois de travail. Ce sont 670 tonnes qui sont trituréss par an», détaille M. El Mendili qui explique que les olives sont mises dans un récipient avant d'être aspirées par une machine pour lavage et malaxage. «Le système est continu», commente-t-il. Après quoi, les grignons, évacués dans un bassin, sont séparés de l'huile. Quant au liquide appelé «Al Mrorjane», qui est un polluant, il est évacué dans un bassin pour évaporation. A propos de la conservation, il précise que 30 tonnes sont conservées par réservoir. Enorme !