Entamée le 17 mars dernier, la caravane « Al-Misbah : communication et responsabilité » du Parti de la Justice et du Développement (PJD) continue sa marche. Après Marrakech, Laâyoune. Prévue jusqu'au 25 de ce mois, la Caravane Al-Misbah du PJD s'est dirigée samedi à Laâyoune, haut lieu des provinces marocaines du Sud. Un meeting y a été organisé, samedi soir. Le but de la caravane étant de renseigner sur les objectifs et actions du parti, ce rassemblement a porté sur l'action parlementaire du PJD. Il a été marqué par des interventions de responsables et députés passant en revue l'expérience et la philosophie du PJD en matière de gestion politique locale, ses programmes, ainsi que les activités du groupe parlementaire du parti. A tout seigneur tout honneur, et après la tenue significative de la conférence de presse annonciatrice de cette manifestation dans sa demeure privée, c'est le président fondateur du parti, le Dr.Abdelkrim El Khatib qui s'est exprimé le premier. Une présence qui en dit long sur l'attachement de l'un des plus grands défenseurs de la marocanité du Sahara à ses principes. D'ailleurs Dr El Khatib n'a pas manqué à cette occasion, et dans des propos relayés par la MAP, que l'objectif même de cette caravane n'est autre que « de promouvoir la foi et le dévouement à l'égard de la nation ». Et d'appeler l'ensemble des députés au Parlement à visiter ces provinces et s'informer de leurs préoccupations. Dans une adaptation magistrale du discours, dont le PJD est seul à avoir le secret, Dr. Saâd Eddine El Othmani s'est, lui, légèrement démarqué de sa casquette de chef de parti. Pour lui, et si le PJD a su injecter un nouvel esprit dans la scène politique nationale, c'est parce qu'il croit en la droiture. Un parti pour qui, selon lui, la répartition équitable des richesses et la justice sociale constituent la clé de la solution aux questions posées au pays. Tête de pont de cette bataille, l'élément humain. Mais la politique n'était pas loin. S'agissant des provinces du Sud, El Othmani s'est dit favorable à la pratique d'une régionalisation élargie. Une pratique qu'il juge impérative. Autre thème politique, «la place du PJD dans le paysage politique marocain». Un thème évoqué la veille, lors d'une rencontre entrant dans le cadre de la Caravane à Marrakech, par Abdelilah Benkirane. Aux spéculations entourant les prochaines échéances, faisant craindre à plus d'un un éventuel raz de marée PJDiste, le membre du secrétariat général du parti s'est voulu rassurant. Pour lui, «le parti désire effectivement participer au gouvernement mais non le diriger». Et pour cause, les moyens dont la formation politique dispose ne lui permettent pas de prendre les rênes du gouvernement. Et le parti « ambitionne de participer à des secteurs où il peut réaliser des avancées». Le tout avec deux éléments moteurs, la liberté et la primauté de la loi, mais aussi le travail dans le respect des constantes nationales. Des propos tenus par les intervenants lors de cette rencontre et qu'appuie le secrétaire général du parti. Dans une interview accordée au quotidien ABC, Dr. El Othmani est clair sur ce dernier point : la Monarchie est un «rempart contre tout extrémisme, religieux ou politique». «Si le PJD parvenait au gouvernement, il sera fier de travailler sous la supervision de Sa Majesté le Roi». C'est dire que le parti est déjà dans l'après-2007.