Dix victimes des violations des droits de l'Homme commises lors de la période allant de 1956 à 1999, issues des villes de Marrakech, Safi et Agadir présenteront leurs témoignages, le 16 mars à Marrakech, lors d'une nouvelle séance des auditions publiques organisées par l'Instance Equité et Réconciliation (IER). Ces témoignages seront axés sur les différents contextes des violations commises dans la région aussi bien celles liées au mouvement itihadi, au procès de Marrakech qu'aux manifestations de 1984, ont indiqué à la MAP des sources de l'IER. Ces auditions sont les sixièmes d'une série d'auditions tenues par l'IER depuis le 21 décembre. Elles seront suivies par deux autres à Al Hoceïma et Laâyoune. Dans son programme initial établi en décembre dernier, l'Instance Equité et Réconciliation, rappelle-t-on, avait prévu l'organisation d'autres séances d'auditions publiques à Casablanca, Tan-Tan, Smara, Fès et Tétouan. Ce changement est dicté par l'intensité des programmes sur lesquels planche l'Instance et qui revêtent un caractère urgent, avec en tête notamment le dossier des disparus et celui des indemnisations individuelles et collectives. Les précédentes séances organisées à Rabat (21 et 22 décembre 2004), Figuig (29 janvier 2005), Errachidia (2 février) et à Khénifra (6 février) ont constitué un événement important revêtant diverses dimensions culturelles, politiques et des droits, et ont donné à l'opinion publique un aperçu exhaustif des souffrances vécues par les victimes. Ces séances, qui ont relaté les différentes formes des violations dont ont été victimes des générations et des courants politiques, ont également permis de réhabiliter les victimes dans leur dignité, tout en constituant une phase pédagogique qui traduit avec insistance l'importance de la prévalence des droits de l'Homme dans notre société tels qu'ils sont universellement reconnus. Les auditions organisées à Figuig, Errachidia et Khénifra, ont permis de découvrir des composantes encore vivaces de la société marocaine et reflété l'élargissement du domaine de la liberté d'expression dans des zones ayant subi la marginalisation et manqué, des années durant, toutes les conditions de développement. L'usage de la langue amazighe lors de ces auditions témoigne clairement de la consécration du respect des valeurs du pluralisme culturel et linguistique. L'impact positif des auditions est en adéquation avec les rencontres de dialogue organisées par l'Instance tous les mardis depuis le 15 février jusqu'au 22 mars 2005 et diffusées par "2M". Ces rencontres contribuent à la clarification de certains aspects du contexte historique dans lequel se sont déroulées les violations et permettent à l'opinion publique de percevoir le danger que représente le manque de respect des droits de l'Homme.