La reconfiguration du paysage financier, suite à la naissance d'Attijariwafa bank, est bien en marche. Wafasalaf, sa filiale du crédit à la consommation, réintègre la chaîne Marjane, en lieu et place du leader européen, Cetelem. Attendue depuis la séparation entre Attijariwafa bank et Cetelem, Wafasalaf - leader national du crédit à la consommation, réintègre la chaîne de distribution Marjane, alors qu'il en a été évincé, en 1998, au profit de la joint-venture BCM-Cetelem : Attijari Cetelem. Ce retour en force, programmé pour juillet 2005, n'est que la conséquence logique de l'approche stratégique du champion national, Attijariwafa bank. Il est bien naturel d'optimiser les synergies du groupe en privilégiant, de ce fait, les filiales. Ailleurs, en France notamment, la logique n'est assurément pas la même. Plusieurs groupes, dont BNP Paribas, le groupe Banque populaires et les Caisses d'Epargne sont restés fidèles au savoir-faire et aux standards reconnus de Cetelem. Le spécialiste du crédit à la consommation est aujourd'hui le n°1 en France et en Europe. Depuis 48 ans, Cetelem est le partenaire privilégié et historique du commerce et a naturellement accompagné le développement des grandes enseignes de la distribution. Cetelem est également un observateur attentif des tendances de consommation et d'emprunt. La création de l'Observateur Cetelem en 1989, puis sa déclinaison dans toute l'Europe, illustre son souci de comprendre et d'anticiper les évolutions du marché. Désormais, Wafasalaf devra compter sur ses moyens propres ainsi que ceux de son partenaire stratégique Sofinco. Mais en matière de cartes pour la grande distribution, les réalisations du Cetelem seront difficilement égalées. En effet, l'offre Cetelem en matière d'offre de crédit se distingue par trois points essentiels. Premièrement, l'entité est outillée d'une " usine " capable d'offrir et de gérer des centaines de milliers de prêts à faible montant. Deuxièmement, l'approche budgétaire adoptée pour la sélection de ses clients est basée sur le scoring, pouvant cerner au maximum leur capacité de remboursement. Enfin, la société a pu installer un système de décision dans un délai ne dépassant pas les 15 minutes. Ainsi, la réponse est délivrée directement dans le magasin et le client peut sortir avec ce dont il a besoin immédiatement. Ces performances ont été rendues possibles grâce à un programme d'investissement des plus ambitieux. La filiale du Cetelem au Maroc s'est nettement démarquée de la concurrence en mettant en ligne un site Extranet, lié en temps réel à son informatique centrale : Crédit-Clic ! Avec cette application, la société offre à ses partenaires du commerce de nouvelles possibilités pour le traitement à distance des demandes de crédit réalisées en magasin. Aussi, son expérience reconnue dans la gestion des cartes n'est plus à démonter. À son actif, un parc de plus de 50 000 cartes gérées. Le franc succès de la carte privative Alfaïz, lancée en février 1998 en partenariat avec Marjane, est un modèle du genre. Plusieurs fois, les terminaux de paiement par cartes bancaires ont connu des incidents, alors que le système propre installé pour la carte Alfaïz continuait à marcher . Selon les opérateurs du secteur, le système devrait être retiré, une fois Wafasalaf aux commandes. Sa substitution devrait suivre. Quant à l'impact sur la filiale Cetelem, désormais adossée au réseau BMCI, il serait contenu. Pour preuve, la société n'a pas été lourdement impactée par la cession de ses activités avec le réseau BCM. Sa force de frappe, selon les spécialistes, lui permet de retenter la même expérience ailleurs. La concurrence est d'ailleurs plutôt à l'affût d'une telle opportunité…à moins que le partenaire stratégique de Marjane, le géant Auchan, n'ait un autre avis!