Les Assises de la presse, une première dans les annales de la presse marocaine, auront lieu les 11 et 12 mars prochains à Skhirate. Regroupant tous les acteurs du secteur, cette manifestation sera notamment marquée par la signature d'un contrat-programme. La presse marocaine tient ses Assises. Un événement trop important pour passer inaperçu, tant pour un métier qui tend vers la modernisation, mais qui semble toujours, et au même titre que tous les autres secteurs du pays, à évoluer à deux vitesses, que pour une opinion publique chaque jour plus exigeante. Prévue les 11 et 12 mars, cette première, dans la mesure où c'est la toute première fois qu'une rencontre du genre est consacrée uniquement à la presse, a d'ores et déjà vu se converger les intérêts et les efforts de toutes les parties concernées. Et pour cause, les Assises sont organisées aussi bien par le ministère de la Communication et le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) que la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ). Des Assises qui auront lieu au Centre international de Conférences à Skhirate et qu'on a voulues cette fois aussi larges qu'à la pointe des nouvelles exigences, et par là tournants, auxquels la presse nationale doit répondre. Le tournant le plus important dans ce sens n'est autre que la mise à niveau du secteur. « Nous sommes actuellement face à une presse qui valse entre pratiques dépassées et volonté de modernisation, avec la transparence et la séparation des métiers, administration, rédaction et publicité, que cela implique. L'objectif de ces Assises est de mettre toute la presse sur un pied d'égalité, à travers un minimum de conditions et d'exigences auxquelles nous devons tous répondre», a déclaré Younès Moujahid, secrétaire général du SNPM. Une mise à niveau qui explique en grande partie les thèmes qui vont être débattus lors de ces assises et qui vont de «Médias et démocratie : l'indépendance», à «Liberté de la presse et éthique», en passant par «Les instruments de la modernisation». Les intervenants, marocains comme étrangers, appartiennent dans leur majorité au secteur, mais ils ne seront pas les seuls. Des éclairages, apportés par des militants d'associations des droits de l'Homme, comme Amnesty International (AI) ou encore l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH), sont également au programme de cette manifestation. Une manifestation qui sera également marquée par la signature du tant attendu contrat-programme entre le ministère de la Communication et la Fédération marocaine des éditeurs de journaux. Condition sine qua non à son application, la Convention collective, conclue entre la Chambre de la Presse et le SNPM. Cette dernière fixe notamment le salaire minimum des journalistes et les règles déontologiques dans lesquelles le travail journalistique doit s'exercer. Une déclaration de principes entre le ministère, le SNPM et la FMEJ et la création d'un organe de contrôle de diffusion sont également prévues dans ce sens. D'après une source proche du dossier, le contrat-programme précité couvre « les domaines de la formation, de la modernisation, de l'équipement, de l'organisation, des études et de l'assistance juridique et fiscale ainsi que de la garantie de prêt auprès des établissements publics » aux entreprises de presse. Le système de subvention de l'Etat à la seule presse partisane cédera ainsi le pas devant une subvention qui sera désormais généralisée à toute la presse, y compris privée. Cette aide publique concerne notamment le papier presse. Les publications dont le tirage est inférieur à 20.000 exemplaires bénéficieront, à titre d'exemple, de 40% de leur prix réel. Des mesures qui viennent renforcer davantage l'exercice d'une presse libre et indépendante au service d'un Etat de droit et de démocratie. Et qu'est-ce qu'une démocratie sans presse ?