Problèmes de commissionnement et de revenu, problématique de la TVA, digital, problèmes de fraudes… le secteur des assurances connaît de nombreux défis. Afin d'y remédier, une feuille de route a été dressée à l'issue de la 4ème rencontre annuelle organisée la semaine dernière par la FNACAM à l'occasion de son 25ème anniversaire. En attendant qu'une confédération réunissant l'ensemble des intermédiaires puisse voir le jour, l'objectif était de rassembler durant cette conférence les intermédiaires autour de ces problématiques mais aussi d'impulser une nouvelle dynamique pour servir au mieux les intérêts des agents et courtiers d'assurance. Plusieurs recommandations pour remettre à niveau ce secteur sont donc sorties de cette conférence laissant les principaux acteurs optimistes pour l'avenir de cette profession. Ainsi, 4 groupes de travail ont été constitués entre la Fédération marocaine des sociétés d'assurance et de réassurance (FMSAR) et la Fédération nationale des agents et courtiers d'assurance du Maroc (FNACAM) pour aborder et traiter les premiers sujets sensibles du secteur : revenu de l'intermédiaire et performance, mandat d'étude et de placement, amélioration des échanges d'information, et l'encaissement des primes. Dans le même sens, le revenu de l'intermédiaire et les taux de commissionnement restent la priorité à traiter entre les deux fédérations. L'autre sujet abordé concerne le stock des encaissements non encore récupérés par les compagnies pour les émissions de primes avant avril 2016. La FNACAM se prépare à la loi de Finances 2020 avec la DGI La fédération s'engage à maintenir le contact avec la DGI pour poursuivre le dialogue technique et économique de cette TVA, en préparation de la loi de Finances 2020. La fédération reste ainsi optimiste quant à l'issue de ces discussions. Lors du panel consacré à la «Problématique de la TVA pour les intermédiaires d'assurance» Khalad Zazou, directeur de la législation, des études et de la coopération internationale à la DGI, conseille de se détacher de la logique de l'exonération fiscale pour une démarche plus technique avec la DGI, autour du sujet du consommateur final et des raisons qui poussent à défendre l'existence ou non de cette TVA sur les commissions des intermédiaires d'assurance. Selon lui, booster un secteur peut être également un objectif pour la DGI. De son côté, Abdelkader Boukhriss, président de la commission climat des affaires à la CGEM, a mis en avant la démarche de l'identification du consommateur final pour rétablir la justice fiscale en faveur des intermédiaires. Il a ainsi souligné qu'il y a aujourd'hui une double injustice pour les intermédiaires, à savoir une taxe dans la taxe et une non-déductibilité. Pour sa part, Cheikh Ba, président de la Fédération interafricaine de courtage (FIAC), a indiqué qu'il n'existe pas de taxation des commissions sur le marché africain. Le digital : Une opportunité à saisir La révolution digitale était l'un des sujets qui revenaient le plus lors de cette conférence . Lors du panel «Le digital, une opportunité pour l'intermédiaire d'assurance?», les experts ont souligné la nécessité pour les acteurs concernés, à savoir les assurés eux-mêmes, le régulateur, les compagnies d'assurance et les intermédiaires, d'évoluer conjointement pour se préparer à cette évolution. «Il ne faut pas considérer le digital comme un obstacle mais comme un «ami» qui nous aidera à affronter l'avenir», témoigne Jamyl Mamri, consultant, expert en accompagnement d'organisations publiques et privées. Le poids des intermédiaires d'assurance Le chiffre d'affaires du marché des assurances est de 41 milliards DH (+6% en 2018), 60% du CA du marché est généré par les intermédiaires. Plus de 2000 agents et courtiers au Maroc et 9.000 familles vivent d'un salaire versé par un intermédiaire d'assurance. Par ailleurs le taux de pénétration de l'assurance au Maroc reste faible (3,7%). Notons que le Maroc est classé 2ème pays africain dans le marché des assurances.