L'UMT compte faire face aux effets pervers de la privatisation sur l'emploi et lance un appel aux travailleurs agricoles pour engager toute une série de mouvements de protestation. La Fédération nationale du Secteur agricole, apparentée à l'Union marocaine du travail (UMT), a appelé à la tenue, aujourd'hui, d'un sit-in devant les sièges du ministère des Finances et de la Privatisation, du ministère de l'Agriculture et de l'Administration des Eaux et Forêts. Dans un communiqué publié à cet effet, l'UMT annonce que ce mouvement s'inscrit dans le cadre d'une série de manifestations décidées par la FNSA pour dénoncer les effets néfastes de la privatisation de certaines entités publiques agricoles et forestières, notamment en ce qui concerne les acquis sociaux des travailleurs agricoles. La première de ces manifestations, rappelle le communiqué, a été le sit-in du 20 février dernier, observé devant les sièges des ministères de l'Agriculture et des Finances, qui a connu un grand succès. Et d'ajouter que ces manifestations ont été organisées en guise de protestation contre les mesures de privatisation des entreprises publiques SONACOS (production et distribution des semences), BIOPHARMA( fabrication de vaccins et dépistage des épidémies), des fermes d'application de l'institut agronomique et Vétérinaire Hassan II, d'une grande partie de la SODEA et de la SOGETA, de certaines pépinières des Eaux et Forêt ainsi que du Zoo national de Témara. Ces privatisations, précise la FNSA, «qui ont des répercussions néfastes sur les travailleurs et sur l'agriculture en général, ont été décidées parfois à la hâte, comme c'est le cas pour Biopharma et SONACOS» ; chose qui a incité le syndicat précité à revendiquer la révision de la décision de privatisation de ces deux entreprises «ou du moins de ne céder qu'une partie de leurs capitaux». Dans le même ordre, l'UMT demande le règlement des salaires non payés depuis 7 mois, aux ouvriers des deux fermes d'application de l'Institut agronomique et Vétérinaire Hassan II ; et ce, alors que la situation dans les entreprises de la SODEA et de la SOGETA n'en est pas meilleure, étant donné que les travailleurs de ces deux sociétés n'ont pas perçu leurs salaires depuis plus de deux mois. Par ailleurs, contrairement à la FNSA qui appelle au débrayage pour imposer «l'instauration d'une indemnisation juste et équitable pour un départ volontaire et non forcé des travailleurs de la SODEA , SOGETA et des fermes d'application de l'IAV Hassan II», le Syndicat démocratique de l'Agriculture, conduit par Abdessalem Khairate, continue d'appeler à la poursuite des négociations avec les responsables gouvernementaux pour trouver des solutions aux problèmes pendants et écarte, actuellement, tout recours à la grève. Dans le même ordre, il estime que la vente de quelque 6400 hectares, se trouvant dans le périmètre urbain de la wilaya de Casablanca, dont disposent ces deux entreprises, serait à même de participer à l'absorption de la dette relative au volet social, estimée à environ 60 milliards de centimes.