La Corée du Nord a averti que les pressions des États-Unis «pour la mettre à genoux» pourraient déboucher sur un «affrontement inévitable». Nouveau jeu de mots ? Alors que le débat actuel sur l'Irak porte sur la question d'éviter - ou pas - une guerre, Pyongyang a persisté mardi dans sa rhétorique du pire vis-à-vis des Américains. Objectif : pousser l'administration Bush au delà de la patience qu'elle affiche depuis le début de la crise - en novembre- et obtenir un face-à-face direct. Washington a pourtant attendu une semaine avant de réagir et de «protester» officiellement contre l'interception de son avion espion par des chasseurs nord-coréens le 2 mars dernier. Un incident qui avait pour la première fois visé directement les Américains… De quoi agacer le journal officiel du régime communiste, Rodong Sinmun : «la pression américaine croissante sur la RDPC pour la mettre de force à genoux ne fera que rendre un affrontement inévitable». «Si les Etats-Unis recourent finalement à l'option militaire et rejettent la proposition de la RDPC de négociations directes, cela mènera à une situation catastrophique», ajoutait l'organe officiel. Washington prêt à faire la guerre ? Les Etats-Unis se sont contentés d'adresser lundi une protestation diplomatique à la Corée du Nord pour l'incident aérien. Le département d'Etat a précisé que cette réaction avait été transmise oralement à des diplomates nord-coréens à l'ONU. «Nous avons appelé à nouveau la Corée du Nord à respecter les normes internationales de bonne conduite et d'éviter toute nouvelle mesure de provocation ou d'escalade», a indiqué son porte-parole richard Boucher. «Nous avons dit aux Nord-Coréens que leurs provocations vont à l'encontre du désir clairement exprimé par la communauté internationale de voir une péninsule coréenne dénucléarisée en suivant une voie diplomatique et pacifique», a-t-il ajouté.