Je garde en mémoire les phrases de deux jeunes lord d'une discussion, phrases qui me marqueront à jamais : la première est celle d'un jeune qui alors que l'on parlait avenir me dit (et en darija la connotation est encore plus poignante): «Je rouille plus vite que le banc sur lequel je suis assis»; la seconde est celle d'un jeune de Sidi Moumen à qui je disais mon incompréhension devant «le choix» d'un jeune de 20 ans de se faire exploser -emportant avec lui dans une mort aussi horrible d'innocentes victimes – et lui de me répondre : «Nous sommes morts dans nos têtes depuis si longtemps». En quelques mots ces jeunes qui décrivent les quartiers où ils vivent comme «l'autre côté du soleil», ont décrit le sentiment mortifère qui les habite et leur coupe les ailes, les privant de toute envie, de tout espoir, de toute projection dans l'avenir. Il me semble que si j'avais une responsabilité politique, si j'étais un élu ces phrases m'empêcheraient de dormir et me pousseraient à agir au maximum pour rendre à cette jeunesse le goût à la vie. Ô responsables faites de notre jeunesse votre priorité, faites de notre jeunesse une cause nationale ! Emploi, culture, santé, sport, formation, éducation… y a-t-il une partie de notre population qui soit autant concernée par un si grand nombre de domaines que la jeunesse ? Il nous faut inventer un délégué interministériel à la Jeunesse, un ambassadeur itinérant ou encore un Haut Commissaire à la Jeunesse, bref quelqu'un capable de «faire du terrain», de faire bouger l'Administration, d'harmoniser les politiques, de ruer dans les brancards… sous peine de voir l'inertie gangréner les esprits de nos jeunes qui agissent, si rien n'est fait en leur direction. Personnellement je connais tant et tant d'associations de jeunes qui dans leur ville, leur commune, leur quartier, leur école sont des acteurs de terrain hors pair mais se retrouvent sans interlocuteurs… Dieu merci des exemples viennent nous montrer qu'il est possible de faire autrement et les résultats sont alors probants: c'est le cas à Marrakech où les jeunes de Marock'Jeunes ont réussi une superbe action avec les jeunes filles bénévoles belges, c'est aussi le cas à Essaouira où les MOGAjeunes lancent une superbe initiative «Cinéma sur la Muraille» en partenariat avec la cinémathèque du Maroc que dirige Narjiss Nejjar et le CCM… dans ces deux cas ce sont l'écoute et le soutien du wali Si Karim Kassi Lahlou qui ont permis ces actions ! Idem à Casa Anfa où de jeunes artistes des rues qui avaient été arrêtés pour tapage ont créé l'association «Free l'Fen» grâce à la rencontre et au partenariat qui s'en sont suivis entre le jeune musicien Badr Moutaz et le gouverneur d'Anfa Si Rachid Afirat. Que dire qui n'ait déjà été dénoncé quant à l'absence de ligne politique claire et volontariste en direction de la jeunesse, personnellement je n'ai de cesse d'alerter, de me faire l'écho des demandes, des besoins, des envies de ces jeunes qui sont en attente de présent et d'avenir. Les propositions sont multiples et je les répercute autant de fois que cela m'est possible, je ne me contente pas d'écrire, de parler, d'utiliser les réseaux sociaux à bon escient, je laboure le terrain -là où bat le pouls de la jeunesse – Nous préparons d'ailleurs pour la rentrée une grande initiative, que nous voulons comme un électrochoc, avec les jeunes de Morocco l‘ghedd. Aujourd'hui donc à l'occasion de la Fête de la Jeunesse, je voudrais à nouveau répercuter une initiative lancée sur Facebook : «Faites la Jeunesse». Utilisez-là pour mettre en lumière ces jeunes que vous connaissez et qui forment les portraits multiples de notre meilleur atout, la jeunesse. En voici le descriptif : «Faites la Jeunesse ! Ce mercredi 21 août ce sera la Fête de la Jeunesse, profitons de cette occasion pour mettre en avant des jeunes de notre entourage, de notre voisinage, de notre connaissance qui méritent que les projecteurs se braquent sur eux : pour faire connaître un talent, pour saluer un(e) jeune militant(e) associatif, un(e) jeun(e) ayant accompli une action à saluer, pour attirer l'attention sur un(e) jeune qui cherche à «s'en sortir» malgré des conditions précaires, pour venir en aide à un(e) jeune méritant qui a besoin d'un coup de pouce… Bref faisons de cette journée – concrètement – une opportunité pour notre jeunesse : les réseaux sociaux ont ce pouvoir de créer des ponts, ouvrir des voies, peut-être l'un(e) de ces jeunes y puisera-t-il sa chance ?! En tout cas cette page doit nous permettre de découvrir les portraits divers, pluriels, multiples de notre jeunesse. Publiez une photo de ce(tte) jeune que vous souhaitez nous faire connaître et quelques lignes pour le découvrir… Faites la Jeunesse c'est elle qui fera le Maroc à venir… »