Hamouni interpelle la ministre sur la limite d'âge aux concours des finances    Omar Hjira : le gouvernement prépare une feuille de route pour soutenir l'export    Syrie : «Les élections dans quatre ans»    Le FC Barcelone pourrait inscrire Dani Olmo et Pau Victor grâce aux Qataris    Port d'Al Hoceima : les débarquements de pêche en légère hausse en novembre    Benslimane/Service militaire : le 39e contingent entame une nouvelle étape    Bourse : les marchés reprennent des couleurs    FLAM 2025 : Le 3e Festival du livre africain de Marrakech, du 30 janvier au 2 février    Guerre en Ukraine : La Russie salue «la position équilibrée» du Maroc    Nouvel échange de prisonniers entre Moscou et Kiev    Une association alerte sur les conditions difficiles des détenus marocains en Algérie    ADM : un CA prévisionnel de 4,4 MMDH pour 2025, en hausse de 5,5%    E-Payment : où en est le Maroc ?    Export: la dinanderie marocaine progresse de 17% en moyenne    Emploi, tourisme, artisanat, commerce extérieur : la majorité devant les députés ce 30 décembre    Des responsables indiens à bord de la frégate marocaine Mohammed VI    SM le Roi adresse un message de condoléances et de compassion à M. Biden suite au décès de l'ancien Président Jimmy Carter    L'ONU salue l'"héritage remarquable" de Jimmy Carter    Crash de Jeju Air: la Corée envisage des inspections spéciales de sa flotte de Boeing 737-800    Togo. Nouvelle date pour les élections sénatoriales    Mort de Jimmy Carter : les condoléances du souverain chérifien à Joe Biden    L'Année culturelle Qatar-Maroc 2024, une consécration des relations exceptionnelles entre les deux pays    Cristiano Ronaldo ouvre la porte à un départ d'Al-Nassr    Mercato: Manchester City a des vues sur Omar Marmoush    Les températures attendues ce lundi 30 décembre 2024    Casablanca: l'administration de la prison de « Aïn Sebaa 1 » dément les accusations de « torture à mort de détenus » contre un fonctionnaire    Féminisme au Maroc: L'évolution d'un combat pour la visibilité    Mobilité sur le continent : Le Ghana, 5ème pays à exempter les Africains de visa d'entrée    Le 30è SIEL du 17 au 27 avril 2025 à Rabat    Le Festival de Charjah célèbre le patrimoine littéraire africain    CHAN 25 : Le tableau final constitué    Le sport national confirme sa place sur les scènes continentale et internationale    7 établissements scolaires de la région Guelmim-Oued Noun primés    CHU Ibn Sina : les médecins internes et résidents redoutent la suspension de leur formation    Cannabis licite : Enfin une année faste pour les cultivateurs du Rif ? [INTEGRAL]    Kénitra : Un enclos de chevaux mourants inquiète les ONG de protection d'animaux    NBA: les Pacers s'imposent chez les Celtics    Liverpool cinq étoiles, Manchester City revit    Digital Morocco 2030 : appel à manifestation d'intérêt pour la mise en œuvre du programme « JobInTech »    Jazzablanca bascule dans une nouvelle ère    Une lettre à Edgar Morin    Interview-Jean-Claude Barny : « La parole de Fanon est aujourd'hui d'une nécessité absolue »    Des pertes immenses, des empreintes indélébiles...    La météo du lundi 30 décembre 2024    L'amnistie fiscale sur les avoirs liquides : la dernière chance pour éviter des sanctions sévères    Les médias publics algériens censurent un passage polémique du discours présidentiel    L'ancien président américain Jimmy Carter décède à l'âge de 100 ans    Décès du chanteur populaire égyptien Ahmed Adawiya    









Aux frontières de l'espoir
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 10 - 03 - 2003

La visite royale dans l'Oriental rentre dans le cadre de la politique de développement régional entamée par le Souverain depuis son accession au trône. Mais ce voyage dans cette région frontalière est souvent assimilé à un acte politique en raison du poids du voisinage algérien. Sauf que cette fois, un vent de décrispation souffle sur la région. On évoque de plus en plus une rencontre au sommet entre les deux chefs d'Etat et une probable réouverture des postes frontières.
Sa Majesté le Roi Mohammed VI entame à partir d'aujourd'hui une visite officielle dans la région de l'oriental. Une visite qui va le mener dans les provinces de Nador, Berkane et Taourirt. À chaque étape, le souverain devait inaugurer un certain nombre de projets socio-économiques. À Nador, le nouvel aéroport, le tronçon de la rocade méditerranéenne, la nouvelle gare maritime et un grand lotissement. À Berkane, région à vocation agricole, le souverain va lancer les travaux d'une zone industrielle.
L'Oriental se verra donc doter d'un ensemble d'infrastructures et d'équipements nécessaires à son développement et à son décollage économique. Cette partie du Maroc en a réellement besoin car elle souffre d'une grande insuffisance en la matière du fait qu'elle a longtemps été marginalisée par les pouvoirs publics. Il s'agit aujourd'hui de favoriser les conditions de désenclavement de l'Est du pays et en faire une région économiquement viable par la mise en valeur des atouts non négligeables dont elle dispose dans le cadre d'une vision intégrée et tournée vers l'avenir.
En attendant, l'oriental et ses populations vivent essentiellement de l'économie frontalière en raison de leur proximité avec la frontière algérienne d'un côté et de la frontière artificielle de Mélilia de l'autre. Deux grandes portes par lesquelles transitent en contrebande les marchandises de toutes sortes. De l'Algérie vient, entre autres, le carburant vendu ensuite dans les rues d'Oujda et de l'enclave marocaine des produits agro-alimentaires. Cette économie informelle, qui profite aux gros bonnets de la contrebande locale, pénalise bien sûr les rares activités formelles qui ont pu se développer dans cette zone. Cette situation représente un manque à gagner considérable-il est difficilement chiffrable- pour l'économie régionale et bloque l'émergence de secteurs productifs créateurs de richesses et d'emplois. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'oriental est l'une des principales places financières du Royaume en termes de dépôts. Ceux-ci représentent quelque 30 milliards de Dhs sur environ 242 milliards de Dhs que compte l'ensemble du pays. Provenant principalement des transferts des Marocains de l'étranger et des activités liées à l'informel, cette manne considérable qui dort dans les banques de la région aurait dû être normalement investie localement dans des projets utiles. Ce n'est pas le cas. Apparemment, les titulaires de ces comptes bien garnis préfèrent la thésaurisation à l'investissement. Une affaire de mentalité peut-être.
Résultat : Les Oujdis, entre lassitude et espérance, attendent sans cesse des lendemains qui chantent. Ils vivent toujours dans l'espoir de la réouverture de la frontière terrestre maroco-algérienne fermée depuis août 1994 suite à l'attaque terroriste de l'hôtel Atlas-Asni à Marrakech.
La levée de cette barrière, perçue comme une bouffée d'oxygène par les habitants et les commerçants de la capitale de l'oriental, va permettre également d'officialiser les échanges commerciaux entre les deux parties dans nombre de secteurs, de faciliter le déplacement des populations et de nouer les fils d'un véritable partenariat économique. Il semble que le processus de normalisation, qui est déjà sur les rails, se fera de manière graduelle conformément aux accords entre les deux parties. Dans un premier temps, il commencera par le rétablissement de la voie ferroviaire entre Casablanca et Oujda suivi ensuite par la mise en place d'une ligne aérienne entre les deux villes. La réouverture de la frontière terrestre viendrait, elle, en dernier ressort. “La normalisation des relations entre Rabat et Alger étant hypothétiques malgré le dernier rapprochement opéré entre les responsables des deux côtés, l'Oriental ne saurait éternellement lier son destin à une réouverture incertaine de la frontière“, a expliqué un homme politique d'Oujda. Autrement dit, il faut que la région puisse compter sur ses propres potentialités en générant son auto-développement.
Ceci passe notamment par la valorisation de la dimension méditerranéenne, jusqu'ici escamotée, de l'Oriental et de la réorganisation de l'espace de cette région pour le rendre attractif pour les investissements locaux et étrangers. Tout un programme qui suppose une nouvelle approche dans le traitement des problèmes structurels dont pâtissent ces contrées du pays.
Cependant, nombre d'acteurs locaux considèrent que les Algériens et les Marocains ne pourraient continuer longtemps à se tourner le dos alors qu'ils ont tout à gagner à travailler ensemble. “ Au-delà des projets que S.M le Roi inaugure ou lance dans la région, la visite royale se veut aussi un message en direction des responsables algériens”, a commenté un connaisseur du dossier maroco-algérien.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.