Après un passage par Fès à la résidence d'artiste de Dar Batha, le 8 mars 2005, le musicien marocain Rachid Benabdeslam se produira samedi 12 mars au complexe Mehdi Ben Barka de Rabat. Invité par les Instituts français, le contre-ténor Marocain Rachid Benabdeslam est en tournée au Maroc. Aujourd'hui, mardi 8 mars, il sera au rendez-vous à la résidence d'artiste de Dar Batha. Par la suite, il se rendra le samedi 12 mars à Rabat pour animer une soirée musicale où le chant classique et le soufi prédominent. Un style de musique qui revient souvent dans le répertoire de Rachid Benabdeslam. Ce dernier maîtrise ce style avec un art qu'il a hérité de sa famille. Cet artiste marocain appartient effectivement à une famille de musiciens. Il a baigné dans un monde musical depuis sa tendre enfance. Son père, le célèbre compositeur Rachid Benabdeslam, sa sœur Ghita Benabdeslam, ainsi que sa tante, la première voix féminine Bahija Idrissi l'ont très vite influencé. Parallèlement à ses études universitaires qu'il mena en France, il étudiera la musique arabo-andalouse et reçoit le Premier Prix de chant à l'unanimité au Conservatoire national supérieur de musique et de Danse de Paris en 1996. Après cette distinction, ce musicien sera invité par les ensembles baroques tels la «Grande écurie» et «La chambre du Roy». Des groupes avec lesquels il se produira dans «Der Geduldige Socrates » de Telemann à l'Abbaye de Royaumont, les Vespres et la trilogie des opéras de Monteverdi. Cette présence avec des orchestres d'une telle envergure lui vaudra la reconnaissance de plusieurs noms. Il sera remarqué par l'Opéra de Lyon et interprètera le rôle d'Appollon dans Appolo and Hyacinthus de Mozart, et le premier berger dans Pinocchio de Menozzi. Ainsi, il sera le premier marocain à chanter à l'Opéra. En outre s'il a été remarqué c'est surtout pour la portée de sa voix. Musicien de chant classique arabe et baroque, Rachid Benabdeslam a une voix de contre-ténor. Cela veut dire que sa voix se situe entre le ténor et l'alto. Autrement, une voix masculine aiguë. En France, uniquement une dizaine de professionnels possèdent cette voix. Elle semble être, surtout, utilisée dans le répertoire des musiques baroques et andalouses. Baigné dans un rythme de musique andalouse et classique arabe, Rachid Benabdeslam a également été influencé par les chorales des églises et des cathédrales. En effet alors qu'il était étudiant à Paris, il aimait se promener dans les rues de la capitale et était comme impressionné par les sons et les rythmes qu'ils dégageaient. De ce mélange, baroque, classique et musique andalouse, est né un style propre de Rachid Benabdeslam. Ce dernier fait partie de la nouvelle génération de chanteurs qui fait découvrir la musique arabe ancienne à un large public. Il crée des œuvres arabes inédites pour les Festivals : des musiques sacrées du monde, du Koweït, de Damas et de Berlin, suivies d'un enregistrement discographique. Récemment, il s'est produit avec grand succès dans un programme de musique arabo-andalouse au Festival des Dominicains de Guebwille. Parmi ses projets, le Glyndeourne Opéra Festival l'invite pour leur nouvelle production de Nirero/Giulio CESARE ( William Christine / David McVicar) au cours de l'été 2005. Aujourd'hui, il offre à son public marocain un concert musical intitulé « Chants d'exil». Ce spectacle musical retrace la mémoire d'une famille juive espagnole lors de l'exil de 1492. Un exil ordonné par les couronnes royales de Castille et d'Aragon. Rachid Benabdeslam propose dans ce concert 12 titres dont « Chant imaginaire », « Ode d'Ibn Arabi » et « Amchi Ya Rassoul » pour ne citer que ceux-la. Ce concert aura lieu au Maroc, demain 8 mars à 20 heures à la résidence Dar Batha de Fès, pour après se déplacer à Rabat le samedi 12 mars 2005 au complexe Mehdi Ben Barka. Patrimoine et improvisations se côtoient dans ce spectacle où le souvenir se mêle à l'émotion du présent.