Pas moins de onze Palestiniens ont été tués et 35 autres blessés, au cours des dernières agressions menées par l'armée israélienne dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie. Huit Palestiniens morts et autres 35 blessés, dont certains dans un état grave. Tel est le bilan de la dernière incursion israélienne menée dans la nuit de dimanche à lundi dans le camp de réfugiés d'El Boureij, au sud de la ville de Gaza. De source hospitalière palestinienne, on précisait que parmi les victimes figuraient notamment un enfant de 13 ans et une femme enceinte de neuf mois, âgée de 33 ans, ensevelie sous des décombres. «Pas au courant de la mort d'un enfant et d'une femme», le commandant de l'unité d'élite pour la bande de Ghaza, a quant à lui annoncé l'arrestation de l'un des fondateurs du Hamas, Mohammed Taha, 67 ans, et de cinq de ses fils, « pour implication dans des activités hostiles à l'Etat d'Israël». Dans son communiqué, l'armée a aussi précisé avoir démoli sa maison ainsi que celles de Sami Abdel Salam et Hassan Fouad Eilur, deux activistes du Hamas, et celle de Hassan Hasnin, membre du Djihad islamique. Ce nouveau massacre n'a pas empêché l'Etat hébreu de lancer une autre opération de «ratissage» au cours de laquelle deux jeunes ont été blessés, au nord de la Cisjordanie, à Naplouse. Un Palestinien de 23 ans a d'ailleurs été tué par des tirs alors qu'il se rendait à son travail à Ramallah. Près de Jénine, les deux maisons familiales d'un activiste palestinien ont également été dynamitées. Ces incursions – qui portent à plus de 2.260 le nombre de Palestiniens tués depuis le début de la seconde Intifada, fin septembre 2000 - sont intervenues au lendemain d'un raid qui avait déjà entraîné la mort de trois Palestiniens, dont un enfant de neuf ans, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza. Ce jour-là, le ministre israélien de la Défense Shaoul Mofaz avait indiqué que l'armée allait «intensifier sa pression» sur les organisations armées, en particulier le Hamas. «Israël a lancé ses opérations sanglantes dans le camp de Khan Younès et dans le camp d'El Boureij pour torpiller la réunion (prévue samedi prochain) à Ramallah du Conseil central de l'OLP», a rétorqué lundi le ministre palestinien des Collectivités locales Saëb Erakat. Cette réunion doit précéder celle du Conseil législatif palestinien, prévue le 11 mars et au cours de laquelle le président Arafat pourrait désigner un premier ministre. La Russie a quant à elle appelé Israël à éviter toute action «démesurée», dénonçant ainsi la violence des raids menés par l'armée. « La nécessité d'une lutte déterminée contre le terrorisme ne soulève aucun doute, mais celle-ci donne des résultats contraires à ceux escomptés lorsque des actions démesurées entraînent la mort de civils innocents», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères. «Nous appelons Israël à se garder des raids de grande ampleur effectués avec des armements lourds, et les dirigeants palestiniens à prendre des mesures efficaces pour freiner les activités d'extrémistes anti-israéliens» a ajouté la diplomatie russe qui fait partie des quatre pays médiateurs pour le conflit au Proche-Orient avec les Etats-Unis, l'UE et l'ONU.