L'expérience marocaine sur le marché européen lui a permis d'acquérir les outils adéquats de promouvoir sa production locale de façon structurée et détaillée. «Le Maroc est bien positionné pour répondre aux exigences de règles d'origine recommandées par la CNUCED pour la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA)», C'est en ces termes que Lilia Hachem Naas, directrice du bureau sous-régional Afrique du Nord pour la commission économique pour l'Afrique des Nations Unies, dévoile les opportunités du Maroc en cette Zone de libre-échange panafricaine. Ce commentaire intervient en marge de la présentation du rapport annuel de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Cette publication onusienne a souligné l'importance d'établir des règles d'origine en vue de promouvoir le «made in Africa» en cette zone et promouvoir l'émergence d'un secteur manufacturier plus compétitif. «Ces règles d'origine, servant à établir la nationalité des produits fabriqués en Afrique, détermineront à cet effet si la libéralisation préférentielle des échanges changera les paradigmes de l'industrialisation au niveau continental», peut-on relever du rapport. Face à cette mutation, le Maroc a toutes les chances d'asseoir son positionnement sur le marché intra-africain. Mme Hachem Naas énumère dans ce sens la diversification de l'économie marocaine et l'effort consenti par le Royaume pour plus de valeur ajoutée en termes de produits et de composantes locales. «Le Maroc à l'instar des pays de l'Afrique du Nord a déjà cette habitude de produire de la documentation, de montrer la composante nationale et à quel taux le produit est effectivement local. Ainsi, si l'on met des règles qui sont transparentes, qui sont relativement au niveau de la zone de libre-échange continentale africaine, je pense que le Maroc n'aurait absolument pas du mal à se conformer à ces exigences», peut-on relever de Lilia Hachem Naas. Et de poursuivre qu' «il faut des discussions au niveau continental et que les pays se mettent d'accord sur le pourcentage qui donnera un label de produit local». L'expérience marocaine sur le marché européen lui a permis d'acquérir les outils adéquats de promouvoir sa production locale de façon structurée et détaillée. Sur le plan africain, le Royaume a tous les atouts de libérer son potentiel commercial. Les différentes stratégies sectorielles placent le Maroc parmi les pays africains les plus dynamiques sur ce plan. La Zone de libre-échange continentale, dont l'entrée en vigueur date de mai dernier, permettra au continent de libérer son potentiel économique et d'assurer l'intégration régionale tant attendue par les opérateurs africains. «La zone ouvrira une opportunité beaucoup plus large aux pays de la région. J'espère que la ZLECA favorisera l'éclosion des entreprises africaines pour devenir des gérants mondiaux», estime pour sa part Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca et président de l'Association des bourses africaines. M. Hajji a souligné dans ce sens que le marché Boursier africain jouera un rôle prépondérant dans l'intégration africaine. C'est dans cette optique que l'Association des Bourses africaines a mis sur les rails un projet d'interconnexion de 7 Bourses de la région, représentant plus de 90% de la capitalisation boursière du continent. La Bourse de Casablanca fait partie de ces acteurs qui mènent ce projet d'intégration régionale. L'objectif est de stimuler les flux intra-africains, d'offrir des opportunités aux investisseurs et participants commerciaux dans plus de 14 pays de la région. Ce projet contribue également à augmenter la liquidité sur le marché financier et par conséquent libérer le potentiel de ces marchés leur permettant ainsi d'accéder aux capitaux nationaux et internationaux et les redistribuer pour contribuer au développement économique du continent.