Communiqué avec un retard certain, le rapport d'activité 2001 de la SAMIR fait ressortir une baisse tous azimuts des résultats de la société, exception faite de ses exportations à l'étranger. Le pire a cependant été évité grâce à une série de réajustements. La SAMIR communique son rapport annuel 2001… enfin. Raison invoquée : l'incendies dont l'entreprise a été victime en 2002 et qui a coûté la mort à deux des employés de la raffinerie et des dégâts matériels qui se sont élevés à 1,5 million DH. Des dégâts qui ont fait suite à un contexte économique déjà peu favorable et que résume le directeur général de la SAMIR, Abderrahmane Saaïdi, dans un communiqué parvenu à notre rédaction par le ralentissement de la croissance mondiale, la baisse des marges de raffinage et la quasi-stagnation de la demande nationale en produits pétroliers. En effet, la croissance de l'économie mondiale s'est limitée à 2,6% contre 4,7% en 2000. Une baisse remarquée tout au long des 8 premiers mois de l'exercice 2000 et que les événements du 11 septembre n'ont fait qu'accentuer. Une tendance baissière qui n'a pas manqué d'affecter la consommation du pétrole. La demande mondiale en pétrole brut n'a progressé que légèrement pour atteindre 76 millions de barils par jour au lieu des 78 millions prévus initialement. Le marché national n'a pas échappé à cette donne. La demande nationale en produits pétroliers a atteint 6 355 511 tonnes contre 6 438 517 tonnes l'année précédente. Une baisse de 1,3% donc, due essentiellement à la régression de la demande en Fuel Oil, compensée partiellement par l'augmentation de la demande en Gasoil qui s'est élevée à 4,9%, passant de 2 840 678 en 2000 à 2 980 000 tonnes en 2001. Les résultats financiers de la Samir en ont pâti, même si le pire a été évité. « L'impact négatif de ces facteurs a pu être amorti grâce à une politique commerciale agressive, une gestion rigoureuse des approvisionnements et du processus et une rationalisation accrue des coûts », indique Saaïdi. Mais ce n'est pas pour autant que la baisse de consommation n'a pas été non plus des plus remarquées dans les autres produits de la firme également, avec une baisse de 1,7% en essences, 3,36 en bitumes, 2,6 en kérosène et 6,8 en lampant. Le chiffre d'affaires de l'exercice s'est établi à 18,212 milliards de dirhams, en baisse de 3,2% par rapport à l'année précédente. Cette réduction trouve son origine dans la baisse des prix des produits pétroliers. Les quantités écoulées sur le marché local sont restées les mêmes. Les volumes exportés ont par contre enregistré une hausse significative progressant de 19%. Mais les prix de vente n'ont pas suivi, se dégradant de 4% sur le marché local et de 20% pour les exportations. A cela s'ajoute la montée des charges d'exploitation qui ont progressé, estimées à 17,678 milliards de DH, en augmentation de 2,5%. Le résultat d'exploitation a été de 1,006 millions de DH, alors qu'il avait enregistré 2,089 en 2000. Le résultat net de l'exercice a atteint 410 millions DH, contre 1049 millions l'année précédente. Il est noté, à cet égard, que l'année 2000 a été l'année de tous les records pour la SAMIR, eu égard à la hausse des cours du brut et l'amélioration des marges de raffinage qui en avait été le résultat. Parallèlement, la société a continué en 2001 la mise en œuvre de son plan stratégique de développement dont les axes couvrent trois volets. A commencer par le renforcement de l'activité de base, notamment en augmentant le taux de conversion de la raffinerie par la réduction de la part du fuel oil dans la production de 34% à moins de 15%. A cela s'ajoutent l'intégration verticale de sa société et la diversification de ses produits. Une stratégie que la catastrophe du 25 novembre 2002 a fortement pénalisé.