Il y a un Espagnol, en Espagne, qui s'appelle Don Antonio Martin Beaumont. Il a un nom qui fleure bon le lignage de droite, une saveur aristocratique assez typique et, probablement, une filiation franquiste fraîchement mâtinée - sous couvert d'attachement à la démocratie européenne - d'aznarisme enthousiaste. Il y a un Espagnol, en Espagne, qui s'appelle Don Antonio Martin Beaumont. Il a un nom qui fleure bon le lignage de droite, une saveur aristocratique assez typique et, probablement, une filiation franquiste fraîchement mâtinée - sous couvert d'attachement à la démocratie européenne - d'aznarisme enthousiaste. Ce Monsieur nous en veut. Et il l'écrit dans son hebdomadaire El Semanal. Mais cela ne date pas d'aujourd'hui. Ce journal faisait déjà partie des hordes aznaristes qui poussaient à la guerre contre le Maroc - los Moros dans son langage - qui occupait illégitimement, l'île Perejil. Ce va-t-en-guerre de salon est aussi, tout simplement, raciste. Nous, on avait oublié ce type d'énergumène haineux qui hante le passé et le présent de l'Espagne. Mais voilà que ce Don Antonio d'opérette se rappelle à notre mauvais souvenir. Il est ulcéré que l'Ambassadeur d'Espagne au Maroc, Luis Planas, un homme civilisé, pacifique et tourné vers l'avenir, publie une contribution intelligente dans ALM sur les retombées du «Oui» espagnol à la nouvelle Constitution européenne sur les pays du Sud de la Méditerranée. Cette constitution, dit-il avec sagesse et clairvoyance, “aidera à la consolidation et à l'enrichissement des relations entre les Royaumes du Maroc et de l'Espagne“. Cela n'a pas plu à ce Don Antonio Martin Beaumont de pacotille. Il considère que l'ambassadeur ne devait pas s'exprimer dans «le quotidien marocain le plus anti-Espagnol qui se caractérise par son aversion à l'égard de l'Espagne, des Espagnols, et des gouvernements espagnols quelle que soit leur couleur». Il nous décrit comme un journal proche du ministère de l'Intérieur, qui est utilisé comme porte-voix quand il s'agit de discréditer quelqu'un. Et il ajoute que ALM a «accusé notamment des journalistes espagnols d'être des espions du CESID, parce que leurs articles et chroniques ne coïncidaient pas avec la ligne du ministère de l'Intérieur et du Palais.» Don Antonio Martin Beaumont, mère-courage des pleutres, du haut de votre bêtise congénitale, de votre arrogance génétiquement injustifiée et de vos reptations aznariennes, vous avez raison sur tout. Sauf que, particulièrement dans le cas personnel de votre espèce, nous n'avons besoin de l'ordre de personne pour vous mettre la tête au carré. Vous êtes tout simplement un homme intellectuellement malhonnête et un raciste notoire. Vous êtes l'image même d'une certaine Espagne dans laquelle vous et vos amis vous incarnez l'esprit (!) politique le plus colonial , le plus sous-développé, et le plus primitif. En homme du passé, vous polluez l'avenir d'une Espagne moderne, démocratique et ouverte sur les autres avec vos éructations du 19ème siècle. Non, Don Antonio Martin Beaumont de mes deux, la presse espagnole, elle-même, a reconnu que, du temps d'Aznar, elle était sous influence et qu'elle a été amenée à faire un boulot qui n'est pas le sien. La télévision publique aznarisée paie encore de sa crédibilité la situation indigne d'un pays européen dans laquelle tes amis aznariens l'ont mise. Le CESID lui-même a dû reconnaître, en organisant une large restructuration de ses services après le 11 mars, que le gouvernement Aznar l'avait détourné de sa mission principale, à savoir garantir la sécurité des Espagnols. Alors que le dramatique 11 mars se préparait, vous et vos amis n'aviez d'yeux que pour le Maroc, pour le déstabiliser en entretenant la plus grosse communauté du renseignement espagnol qui ait jamais séjourné à Rabat. Bien sûr que des journalistes espagnols briefés alors hebdomadairement subissaient cette pression. Bien sûr que certains d'entre eux ont basculé du rôle du correspondant de presse honorable à la fonction d'honorable correspondant. Maintenant, que voulez-vous Don Antonio Martin Beaumont de mes bijoux de famille ? La guerre ? Elle est finie. Le retour de la guerre froide ? Faites-la tout seul. Déstabiliser un ambassadeur qui est en train de reconstruire patiemment ce que vos amis ont détruit par ignorance crasse ? Ce n'est pas possible. Un séjour à la Mamounia ? On ne fait pas encore des packages pour les franquistes défroqués. Alors que voulez-vous ?